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Album
DearS - Tome 1
Série : DearS    tome 1  Album suivant

Scénario : PEACH-PIT
Dessins : PEACH-PIT
Traduction : GB ONE

Kami , avril 2006
 

Format 180 x 130
198  pages  N&B
ISBN 2-35100-042-0
 
Critiques
     DearS est basé sur un postulat bien connu des amateurs de mangas romantiques : un garçon solitaire voit débarquer dans sa vie une charmante adolescente ingénue venue d’un « ailleurs », totalement ignorante du mode de vie local et de l’effet provoqué par ses charmes, qu’il est contraint de prendre sous son aile afin de l’« éduquer ». Cette histoire, qui vous semblera peut-être un brin machiste si vous n’êtes pas familier des comédies de mœurs nippones (Lamu, Video Girl Aï...), traduit en fait un malaise bien plus profond qu’un simple fantasme d’auteur, sur un thème assez symptomatique des problèmes de communication entre filles et garçons au sein de la jeunesse japonaise. Car en réalité, cette représentation de la femme-objet, docile et soumise, placée sous la tutelle d’un jeune homme (malgré lui, précisons-le : il cherche d’ailleurs à se débarrasser de cette responsabilité) renvoie à la peur. Peur de la femme et de ses atouts physiques, de sa sexualité, de son pouvoir de séduction sur l’homme, mais aussi peur de la femme pour son évolution récente dans la société nippone et son ascension dans le monde professionnel, au détriment de la classe masculine jusque-là dominante. Tout cela pour dire que, d’un point de vue occidental, le lecteur ne doit pas se laisser leurrer par l’aspect complaisant de ce type de manga, qui relève d’un genre à part entière moins superficiel qu’il n’y paraît.

     En dehors de cette singularité des rapports entre hommes et femmes, DearS se révèle également intéressant sur un autre point : la perception de l'étranger par les Japonais. La jeune femme dont il est ici question appartient en effet à une race extra-terrestre échouée sur Terre à bord d'un astronef, avec un équipage de quelques cent cinquante extraterrestres surnommés les « DearS ». Tout d'abord méfiants vis-à-vis de ces « gaïjins » (étrangers) dont l'aspect et la culture diffèrent tant des leurs, les Terriens (en l'occurrence, les Japonais) finissent par les accueillir et les « adopter », tout en continuant à éprouver pour eux un mélange de fascination et de perplexité. Bien entendu, il n'est pas ici question d'établir un parallèle avec le cliché du Japonais renfermé sur lui-même, surtout à une époque où le pays est plus que tout autre ouvert sur le monde et les influences extérieures, mais il est toutefois intéressant de noter que, quels que soient leurs efforts pour s'intégrer, les DearS demeurent étranges aux yeux des gens, et qu'ils ne seront jamais considérés comme membres à part entière de la population locale (ne serait-ce qu'en raison de leur apparence). Dans cette optique, la cohabitation forcée entre notre jeune héros et la DearS échouée chez lui, ainsi que le choc culturel qu'elle entraîne, prennent tout leur sens.

     Toutefois, en restant à un premier niveau de lecture, bien qu’il soit plaisant à lire, DearS reste un tantinet « déjà-vu » pour les habitués de ce type d’histoire. Les personnages sont sympathiques et provoquent l’empathie, un atout indispensable dans ce genre, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’on a déjà lu la même chose ailleurs, et en mieux. Les dessins, quant à eux, sont assez réussis, sans être un must : l’auteur a tendance à accentuer les particularités du graphisme typique des mangas jusqu’à la caricature (yeux gigantesques, mentons en pointe, corps disproportionnés), et une cruelle absence de décors se fait sentir dans les arrière-plans. Étant donné la légèreté du propos, en restant conscient qu’il s’agit là d’un premier tome destiné à présenter les protagonistes en présence avant de développer une histoire, DearS vous fera passer un bon moment mais on reste cependant loin des meilleurs représentants du genre (I’’s, Orange Road...). Cependant, vu le nombre de tomes parus, nul doute que l’intrigue s’étoffe par la suite.

Florent M.          
07/11/2008          


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