Amateurs de mangas frais, légers, dénués de sexe et de violence, bienvenue sur Neo-Venezia ! Cette planète, anciennement connue sous le nom de « Mars » et désormais recouverte d'eau suite à la fonte de ses pôles (oui, comme dans Total Recall) ressemble désormais comme deux gouttes d'eau (rires) à Venise. L'histoire débute lorsqu'une jeune femme arrive à bord d'un vaisseau non pas pour combattre une race extra-terrestre belliqueuse mais, tout simplement, pour aspirer à devenir une « ondine » : c'est-à-dire d'être capable de mener une gondole sur les eaux de Neo-Venezia. Et puis... eh bien c'est à peu près tout. Nous suivons ensuite l'évolution de notre héroïne sur la voie qu'elle a choisie, faisant face à la concurrence et progressant dans la maîtrise de son métier, en souriant parfois à la vue de quelques détails insolites (son patron est un chat martien !).

     Aqua est donc un manga à contre-courant (rires bis), sans débordements (promis, j'arrête), au rythme posé, qui se laisse lire sans déplaisir (notamment grâce à la légèreté de son trait). Pourtant, sa principale qualité est aussi son principal défaut : en exposant un univers poétique sans aucun réel enjeu dramatique, sur un tempo assez lent, l'auteur s'adresse à un public un peu las de l'action non-stop. C'est un choix respectable, qui conviendra sûrement à un certain lectorat, et qui permettra également de contribuer à l'amélioration de l'image des mangas envers ceux qui ignorent l'étendue de leur diversité, mais gardez en tête que vous risquez de vous ennuyer légèrement.

     Pour résumer : amateurs de bastons ensanglantés, passez votre chemin. En revanche, si vous avez l'âme d'un poète et que les paysages romantiques vous enchantent, Aqua est fait pour vous.