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Album
L'Inquisiteur et la Proie
Série : Yiu Premières Missions    Album précédent tome 6 

Scénario : TEHY, Jean-Marc VEE
Dessins : TEHY, VAX
Couleurs : STAMBECCO

Soleil , novembre 2008
 
Cartonné
Format 320 x 240
48  pages  Couleurs
ISBN 978-2-30200-375-0
 
Quatrième de couverture

Le temps est venu de réveiller les ombres.
Le temps est venu de dévoiler Eggor E. Afschillen.
Reclus dans l’antre de l’Hélico Mère, il est l’intouchable,
celui qui conçoit les missions suicides commanditées par le Haut-clergé.
Mais il fut un temps où il formait les Mercenaires-Tueuses. Il fut un temps où il approcha Yiu
et fit d’elle son élève. Il l’a manipulé. Il l’a brisé,
jusqu’à faire naître en elle…la plus parfaite des tueuses.
A l’empire de son maître, la proie peut-elle un jour espérer échapper ?

 
Critiques

     Le monde a bien changé depuis les années 2000 où l’on constatait une montée en puissance des religions. Dans la seconde moitié du XXIIe siècle, l’amplification du mouvement est telle que celles-ci ont envahi le monde, que Jérusalem est devenue une ville tentaculaire régnant sur un monde au bord de l’apocalypse.

      Yiu est une mercenaire-tueuse à la solde du clergé. Elle est la plus implacable, se chargeant des missions suicidaires commanditées par l’Oeucumène, pour éliminer la mal et les créatures infernales de l’antéchrist.

     La série Yiu Premières missions se présente comme une succession de One-shot qui permettent de revenir sur la personnalité de l’héroïne. En effet, celle-ci n’est pas animée que par le goût du sang, le plaisir de tuer, le besoin de faire éclater les corps et de détruire des quantités astronomiques de matériels ! Elle n’accepte, en fait, ces missions que pour financer les soins très onéreux que nécessite l’état de santé de son petit frère, atteint de dégénérescence totale.

     Yiu vient de réussir trois missions particulièrement audacieuses, conçues et organisées par Eggor Eden Afschillen, l’Inquisiteur Noir. C’est en revenant vers sa base qu’elle est contactée, en dehors des circuits habituels, par des membres du sommet de la hiérarchie de l’Oeucumène. Ils lui apprennent qu’Eggor n’est plus fiable : il est sur le point de renier sa foi et prête une oreille attentive aux satanistes qui l’ont contacté. Ils savent également que l’inquisiteur veut la rencontrer et qu’il l’autorisera à le rejoindre dans l’Hélico-mère, au plus profond d’une zone qu’il a rendue inaccessible au fil des années. Pour un million de numéraires on lui demande de ne pas l’éliminer, et surtout de ne pas laisser quiconque le tuer. Il faut, avant, qu’il livre le lieu où il a caché sa « Memo-tech », la mémoire où il stocke tous les secrets depuis vingt ans, un appareil plus précieux qu’un empire. Or Yiu, face à lui, reconnaît le maître qui, dans la douleur, a fait d’elle la tueuse qu’elle est devenue. Elle lui avait promis de revenir …pour le tuer !

     Certes, le thème essentiel de cette série repose sur l’exécution de missions qui, sur un laps de temps très court se déroulent dans un déferlement de férocité. Celles-ci, en quelques minutes, génèrent un déchaînement d’actions brutales et impitoyables, une démesure démente. C’est tuer absolument pour ne pas être tué ! Mais, paradoxalement, ce grand spectacle de violence avec un déluge d’explosions, le vacarme des armes et le choc des matériels, les tirs croisés et les embrasements de toutes natures, est induit au nom de religions. C’est la dimension philosophique et prophétique de L’Apocalypse de Saint-Jean qui est restituée. Yiu représente, à elle seule, toutes les légions pourfendant les démons.
     Peut-on taxer les auteurs d’exagération quand, à la lecture de témoignages sur les grands conflits, bien réels qui ont secoué notre planète, on découvre les quantités phénoménales d’armes utilisées ? Mais sous l’action, il faut traquer le propos, un propos amplifié, certes, sur des sujets graves et sérieux.

     Si le scénario est conçu pour rendre une tension extrême, le dessin n’est pas en reste. Il est tout simplement magnifique. La mise en page est particulièrement travaillée pour une lecture dynamique. Et la violence s’efface pour laisser place à la beauté des images, au sens du mouvement, à l’explosion de couleurs, au dynamisme de l’héroïne et à la déferlante des matériels sophistiqués. Le positionnement des textes, les perspectives étonnantes et des couleurs appropriées concourent à donner à l’ensemble une vigueur peu commune.

      L’inquisiteur et la proie, ne dépare pas une série qui est une réussite tant graphique et scénaristique. À ne pas manquer !

Serge Perraud          
nooSFere          
11/01/2009          


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