Fantastiques Contre X-Men est le vingtième album de la collection « Récits Complets Marvel » de Lug. Son scénariste, Roger Stern, nous y proposait un face-à-face attendu opposant deux groupes de super-héros entre lesquels des tensions ont toujours existé : les Fantastiques, stars des médias ayant obtenu leurs pouvoirs par accident, et les X-Men, parias nés avec une anomalie génétique qui les contraint à vivre dans l'anonymat pour éviter d'être traqués.

     Lorsque l'histoire débute, un conflit interne perturbe les Fantastiques : Jane découvre un carnet de notes appartenant à son mari où il avoue que l'expérience spatiale ayant donné leurs pouvoirs à ses proches était en réalité volontaire. L'inévitable mise au point qui en découle intervient au pire moment car Kitty Pride, la plus jeune membre des X-Men (dont le pouvoir consiste à se dématérialiser) est en train de se transformer en fantôme et seul un appareil créé par Richards pourrait la sauver. Seulement, cet événement lui a totalement fait perdre confiance en lui, et il refuse d'aider les X-Men. C'est à ce moment-là qu'intervient le pire ennemi des Fantastiques, le Docteur Fatalis, qui se propose de venir en aide aux mutants : avec Richards, il est en effet considéré comme le plus grand génie scientifique que la terre ait connu, et rien ne l'empêche de construire une machine identique à celle du chef des Fantastiques. Poussé par des motivations assez évidentes (il veut décrédibiliser Richards), Fatalis invite donc les X-Men dans son château de Latvérie, où il entreprend de sauver Kitty. Stern va ainsi mettre à profit tout son talent pour rendre crédibles les relations entre personnages et en reconsolidant l'esprit de famille des Fantastiques, en redonnant toute sa confiance à Richards via cette épreuve.

     Généralement considéré comme un « faiseur », Stern a pourtant toujours révélé une étonnante capacité à s'adapter à n'importe quel personnage en assimilant sa personnalité et son univers pour livrer des histoires d'apparence assez superficielles, mais à la psychologie généralement assez fouillée (sur Spider-Man ou Dr Strange, par exemple). Cette mini-série ne fait pas exception à la règle car, à partir d'un crossover aux motivations commerciales, il est parvenu à produire une œuvre qui apporte véritablement quelque chose à l'évolution des Fantastiques, une gageure étant donné leur longévité.