Les dernières nouvelles dont dispose son employeur sur la situation de Carmen est qu'elle était cernée par des cyborgs dans la jungle amazonienne après avoir couvert l'hélitreuillage de sa cible. Le Prince Maxime de Mérimée et un commando arrivent sur les lieux à bord d'un hélicoptère. À l'intérieur de la pyramide, le corps de Carmen repose dans un caisson cryogénique. Sa réactivation remet sous tension les cyborgs qui se lancent à l'assaut. Après de furieux combats, un petit groupe de survivants parvient à fuir. Dans la forêt, Maxime est piquée par une araignée venimeuse. L'injection du contrepoison plonge le Prince dans un état second. Il déclare alors sa flamme à Carmen, qui le veille, et la demande en mariage. Il lui précise qu'il ne veut plus la voir engager sa vie pour la gagner. Est-ce la fin des aventures de la belle guerrière ? Mais il ajoute qu'il veut l'aider à trouver l'identité du tueur qu'elle recherche depuis des années ! Commence alors, au niveau mondial, une traque parmi les familles possédantes, les dirigeants des grandes entreprises. Ceux-ci trempent dans tant de trafics, dans tant de magouilles qu'ils se retrouvent tous liés par le crime. Même Maxime, avec sa société d'assurances...
Fred Duval continue la relation des aventures de jeunesse de Carmen, ajoutant de nouvelles pages au destin de son héroïne favorite. Dans ce volume, il nous livre les circonstances et les raisons de son mariage, les conséquences de celui-ci sur l'orientation de sa quête, donc de sa vie. Parallèlement, il développe les tenants d'une société ultralibérale, dont on mesure mieux, avec les événements réels de 2007-2008, les arcanes et les dérives. Fred Duval s'en donne à cœur joie pour nous montrer les dessous des cartes, les trafics d'influence et les malversations. Il étoffe un univers peu ragoûtant, celui des véritables maîtres du monde, les financiers et leurs sbires. Il évoque également, avec les progrès supposés de la génétique en 2040, les aspects humains, le respect d'une dignité de la personne, notions totalement négligées par les intérêts économiques. Le choix des auteurs de multiplier le nombre de vignettes par page, en moyenne une douzaine, (alors qu'un album classique en compte huit, voire moins pour des raisons de rapidité de réalisation) donne un découpage on ne peut plus dynamique et permet de mettre l'accent sur les personnages, leurs portraits et leurs expressions.
Que dire du travail de Didier Cassegrain ? Rien, sinon qu'il est magnifique. Son graphisme fluide, vivant, tout en finesse, la mise en couleurs remarquable font de ses planches un régal visuel. Il retranscrit parfaitement l'énergie du récit. Jungles, ce quatrième tome de Code McCallum, tient toutes les promesses que l'on pouvait en attendre et maintient la série à un niveau de qualité remarquable.
Serge Perraud nooSFere 16/01/2009
|