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| "Je suis la dernière d'une très ancienne race, une race qui inspira vos poètes et terrifia vos guerriers ! Toutes vos religions parlent de nous : les anges déchus, les Tibouks, les Néphélims, les géants, le clan de Dana... Vos légendes parlent d'une grande bataille qui vous vit triompher et d'un pacte au terme duquel nous nous sommes réfugiés au coeur des tertres et des souterrains. Mais aujourd'hui, avec moi, ce pacte prend fin !" | |
Le jour se lève... Je n'ai jamais aimé le jour. Les fantômes de la nuit s'évanouissent comme de vieux amis.
Paris, première moitié du XIXe siècle. Dès les premières pages, nous sommes plongés avec le héros, le colonel d'Herlon, dans une étrange histoire aux implications politiques (lutte entre patriotes et ultraroyalistes), mais où le véritable enjeu est plus obscur. Peu à peu, nous découvrirons que luttes pour le pouvoir, amours passionnelles et survie d'une ancienne race sont les principaux éléments d'une intrigue où démonologie, théologie et vampirisme s'entremêlent.
Nous sommes en pleine période romantique, où l'inspiration fantastique fût très riche. Le vampirisme fût notamment l'un des thèmes de prédilection des romantiques après la parution de la nouvelle "Le vampire", initialement attribuée à Lord Byron en 1819, qui inspira des classiques comme La morte amoureuse de Théophile Gauthier, Smarra ou les démons de la nuit de Charles Nodier ou l'Histoire de la dame pâle d'Alexandre Dumas.
La force du scénario de Jean-Pierre Pécau est de retrouver le ton si particulier de la littérature fantastique de cette époque, et d'y introduire des personnages réels, qu'il s'agisse de Dumas lui-même, de Nodier - au cours de l'une de ses fameuses soirées de l'arsenal, qui réunissaient les principaux romantiques - ou de Gérard Labrunie (de Nerval), dont le futur roman Aurélia s'inspirera des faits ici contés.
Si le dessin paraît initialement un peu figé, avec des personnages raides et des visages peu expressifs, on est progressivement séduit, à mesure que l'on avance dans l'histoire, par l'ambiance particulière qui se dégage de ces pages et l'habile reconstitution de ce Paris sombre où rodent d'étranges créatures.
Amour et sang, ténèbres et flammes, catacombes et fiacres... le décor est planté pour une histoire fantastique classique et solide, très "littéraire" mais surtout très intéressante, prévue en trois albums.
Pascal Patoz
nooSFere
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