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- C'est quoi, un gnome ?
- C'est un nain, mais avec moins à bouffer autour.
Dans un monde où l'on a cette conception de la chaîne alimentaire, le moindre voyage peut s'avérer le dernier.
Pourtant, cela ne dissuade pas certaines têtes folles de boucler leur paquetage pour partir à l'aventure… | |
Sans doute favorisée par le succès d'Aquablue, la réédition en intégrale des aventures de Fuzz et Fizzbi, parues chez Glénat de 1990 à 1993, est une excellente initiative des éditions Vents d'Ouest.
Dans la pure tradition de l'heroic fantasy et des jeux de rôles, l'intrigue est centrée sur une compagnie hétéroclite et complémentaire qui réunit un jeune lutin malin, un puissant mage, un guerrier obtus et un animal somme toute assez effacé. Cette compagnie est confrontée à trois reprises à un pouvoir absolu et dictatorial : celui qui consiste à s'accaparer l'information et la connaissance (le Mangerunes), celui qu'exerce une fausse église (Salmigonde) ou celui qu'engendre la force aveugle et imbécile (les Caverneux).
Cependant, loin de donner les leçons, le ton est à l'humour débridé. Avec un rythme rapide, un dynamisme certain et un enthousiasme communicatif, ces aventures enlevées sont d'autant plus séduisantes que les méchants y sont convaincants, en particulier les inénarrables frères Gobéléon, et qu'on y découvre un bon nombre de trouvailles et de scènes dignes de n'importe quelle fantasy épique plus grave.
En effet, le scénario mêle allègrement les tons, alternant les scènes les plus sérieuses et des gags dignes de la Rubrique-à-brac, comme celui sur lequel s'achève le Mangerunes. On retrouve ainsi le subtil équilibre entre aventures et humour qui a sans doute grandement contribué au succès d'Aquablue, ou dans le domaine de la fantasy, à celui de Lanfeust de Troy.
C'est dire si cette réédition s'imposait, à l'heure où l'heroic fantasy est un des genres de tout premier plan en bande dessinée.
Pascal Patoz
nooSFere
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