|
Los Angeles, 7e puissance économique mondiale, est à présent entièrement contrôlée par The Company. Juan di Matteo, ancien combattant des guerres sanglantes du début du XXIe siècle, a été réembauché par The Company comme pilote d'hélicoptèe et transporte l'élite scientifique du pouvoir en place. Est-ce le hasard seul qui lui fait un soir retrouver Gus, son ancienne compagne d'armes ? Alertée du danger, comme tous les habitants du ghetto, par les messages télévisuels du mystérieux Mister B, Gus pousse son camarade à chercher par quel nouveau moyen The Company essaiera de contrôler les cerveaux des populations. En découvrant la terrible invention, Juan di Matteo s'est-il condamné au silence à perpétuité ? | |
Dans un univers futuriste assez sombre mais crédible — avec un fort pouvoir économico-politique, des écrans géants répétant les mêmes slogans, un contrôle du savoir et une volonté de manipulations des consciences —, Michel Vandam met en scène le parcours de quelques personnages bien campés. Parmi eux, Juan est un looser désabusé, marqué par ce qu'il a vécu au combat, miné par le souvenir de son passé, et désireux de mener une vie la plus sereine possible avec sa petite famille. Il préfère donc nier initialement la réalité pour ne pas avoir à se remettre en question, mais il se trouvera entraîné dans une sombre aventure où il n'est qu'un pion...
Ce héros malgré lui, ainsi que l'intrigue politico-policière qui se noue autour, donne au récit une atmosphère de polar noir, qui relève habilement un décor d'anticipation sans originalité majeure.
La mise en place de cet univers est relativement lente, nous donnant le temps de nous attacher aux personnages... Le dénouement trop rapide en paraîtra d'autant plus factice... En une rapide queue de poisson, tout se précipite de manière très peu convaincante... Les motivations du "méchant" paraissent bien opaques et le procédé utilisé contre Juan bien artificiel. La faiblesse de cette fin abrupte appelle une suite qui n'est pas clairement annoncée mais qui s'avère indispensable à l'équilibre de cet album.
Heureusement, ce scénario décevant est amplement racheté par l'extraordinaire talent de Colin Wilson qui s'exprime ici en toute liberté... Dans un cadrage extrêmement dynamique, il mêle peintures et photographies au sein d'un graphisme saisissant... De vives couleurs en augmentent le relief, en particulier en inondant les visages de teintes moirées, leur accordant ainsi une plus grande expressivité.
La qualité des personnages, l'ambiance générale et surtout le superbe dessin font donc de Los Angeles un agréable album, qui laisse toutefois une impression d'inachevé.
Pascal Patoz nooSFere
| |
|
.
|