Alors là, ça c'est du space opera !!
Crisse n'a pas lésiné sur les moyens pour nous offrir cette superproduction trépidante qui lui permet de mélanger les thèmes classiques du genre, de multiplier personnages extravagants et lieux exotiques, de faire se succéder péripéties et rebondissements...
J'en entend déjà qui diront que Crisse en fait trop et qu'il abuse des clichés... Baste ! Les clichés sont pleinement assumés, à commencer par le héros à l'improbable bandeau sur l'oeil, et vite détournés au profit d'une histoire très riche qui permet à l'auteur de donner la pleine mesure de son talent et de son dessin très personnel, immédiatement reconnaissable.
A condition d'accepter de se laisser chahuter dans cette grande aventure interstellaire, entre complots et trahisons, entre pouvoirs psychiques et sorcières wombats, entre dakoïds belliqueux et paisibles océanides, on admettra sans peine que cette histoire est beaucoup plus inventive que bien des "guerres des étoiles" et que bien des romans du genre.
Soulignons encore que la densité du récit et la variété des planches, toutes superbes, font que l'on a du mal à croire que l'album ne fait que 48 pages, et concluons en disant qu'il s'agit là d'un album à lire absolument !
Pascal Patoz nooSFere 15/01/1999
II y a quelques mois de cela, j'ai chroniqué dans la présente revue le premier tome de Kookaburra, la nouvelle série de Crisse. J'avais eu à l'époque des mots pas très gentils pour une série qui me semblait démarrer mollement et utiliser un peu lourdement les clichés du space opera. Je bats ma coulpe : au fil des albums Kookaburra s'affirme comme une série de qualité, intelligemment construite et moins basique qu'il n'y paraît. Crisse affirme son style dans ce troisième album : le graphisme clair et efficace assume parfaitement les contraintes du genre (gros monstres, vaisseaux spatiaux en veux-tu en voilà, etc.), les couleurs sont bien trouvées et contrastées, le tout pour un résultat qui manque parfois d'épaisseur, d'atmosphère, mais dont la dynamique joyeuse devrait sans aucun doute séduire le jeune public. C'est au niveau du récit que les choses deviennent intéressantes. S'il ne renonce pas aux bonnes basions, à quelques apartés potaches (mais c'est bien connu, les Space Marines n'ont pas toujours un humour très fin), le scénario se révèle plutôt fourni, entrecroise les histoires et multiplie les niveaux de narration. D'ailleurs je serai bien en mal de vous faire un résumé clair des précédents albums. Disons simplement que l'intrigue générale est sous-tendue par l'avènement mouvementé de cinq enfants aux pouvoirs considérables. Dans ce troisième tome le héros en titre, Dragan Preko, se voit obligé de ravaler ses prétentions de Space Sniper pour jouer les gardes du corps du commandeur suprême des forces de l'Alliance, un enfant de douze ans... Comme il se doit, les gentils ne sont pas forcément ceux qu'on croît et le lecteur doit s'attendre à quelques surprises. Kookaburra est clairement un divertissement et ne se veut pas autre chose, mais on se prend à attendre la suite avec impatience et à se demander où toutes ces histoires vont nous mener...
Eteyas Bifrost n°12 01/02/1999
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