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Album
Confessions post-mortem
Série : Ninie Rezergoude    Album précédent tome 2 

Scénario : Eric OMOND
Dessins : YOANN
Couleurs : HUBERT

Delcourt , coll. Série B, janvier 2000
 
Cartonné
Format 320 x 240
48  pages  Couleurs
ISBN 2-84055-373-2
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Couverture
 
Quatrième de couverture
     « Un homme lumineux qui me glisse entre les doigts, un interrogatoire musclé au bloc de police, passe encore… Je suis flic avant tout. Mais quand le passé me revient en pleine poire, là, je suis bien obligée d'admettre que je ne suis qu'un être humain. Et ça peut faire mal ! »
 
Critiques
     Une poursuite, une révélation, une biture et un dénouement expéditif. Voilà en gros les quatre temps de cette intrigue fantastique qui paraît n'intéresser que modérément le scénariste. Omond ne cherche guère à exploiter les ressources potentielles de cette histoire de mangeurs d'âmes et de trahison paternelle, et il se contente d'un scénario épuré qui n'est qu'un prétexte pour mettre en place l'ambiance très particulière du graphisme de Yoann.
     Le dessin, qui évoque certains comics et notamment le travail de Mignola, se caractérise en effet par de violents contrastes, avec de nombreux à-plats noirs, où se détachent les silhouettes spectrales grotesquement affublées d'une cravate. Les visages deviennent des masques grimaçants, les corps se tordent en des postures extrêmes et les cadrages virevoltent jusqu'à la caricature.
     S'il se dégage un réel impact de ces planches violentes et torturées, la lecture de l'album laisse cependant une sensation de vacuité un peu désagréable. Omond a sans doute voulu laisser le dessinateur exploiter ses choix graphiques, mais peut-être aurait-il fallu alors se contenter d'une intrigue encore plus simple, mais qui laisse moins le lecteur sur sa faim.

     Au milieu de tout ça, Ninie est une héroïne qui ne fait rien pour être politiquement correcte. Ce pourrait être un atout, et il y a un indéniable côté jubilatoire souvent amusant dans cette frénésie destructrice, mais Ninie demeure peu sympathique : vulgaire, coléreuse, prête à taper d'abord et à s'expliquer ensuite… Elle saute allègrement les interrogatoires classiques pour passer directement à la torture et semble peu capable d'éprouver un sentiment d'intensité normale… Cette carapace laisse parfois paraître une fêlure, mais Ninie se comporte comme une Lara Croft version trash gore, alors qu'elle gagnerait sans doute à en faire un peu moins…

     Au total, malgré d'indéniables qualités notamment graphiques, Ninie Rezergoude ne se montre pas suffisamment convaincante. En voulant mêler fantastique et policier coup-de-poing, mythes et action pure, histoires intimes et caricature grossière, les auteurs semblent encore hésiter sur la nature de leur héroïne, ce qui nuit à la cohérence de l'ensemble.

Pascal Patoz          
nooSFere          


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