L'esprit de Einrich brûle en enfer pour avoir lu Dante dans son enfance et pour avoir vu des choses défendues, tandis que son corps se balade en compagnie du vieux Milton Pelgram, de miss Ashligth et de divers autres personnages d'importance secondaire.
L'intrigue est assez décousue. Un vol de bijou sans grand intérêt occupe la première moitié de l'album, les personnages errent comme des âmes en peine, Myra Ashlight va jusqu'à se prendre pour la Béatrice de Dante... Tout ceci est un peu confus et grandiloquent, ce qui empêche d'adhérer à cette brumeuse histoire où la descente aux enfers ne recouvre finalement que de sordides affaires d'héritage, d'inceste et de jalousie meurtrière. Les sentiments semblent forcés et artificiels et les protagonistes ont quelque chose de fantomatique qui leur donne l'allure de marionnettes.
Pourtant, l'album provoque une certaine fascination, essentiellement liée aux magnifiques peintures de Dominique Bertail, qui illustrent parfaitement les visions hallucinées et l'atmosphère de folie imprègnant le scénario. Chaque vignette est remarquable, en particulier par l'utilisation de la lumière et des couleurs, mais sans le moindre mouvement : les planches gardent un aspect totalement figé qui accentue le malaise ressenti à la lecture.
Finalement, malgré le talent déployé, le résultat déçoit et laisse une désagréable sensation de pesanteur.
Pascal Patoz nooSFere 15/03/2000
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