La légende prétend que la Tour du Gardien est un sanctuaire abritant sept sceaux qui « s'ils étaient brisés, entraîneraient inéluctablement la fin de notre univers... » Naturellement, dès que Percevan entend ce conte, un être maléfique pénètre dans la tour et commence à détruire les sceaux. Au premier, des monstres aquatiques surgissent ; au deuxième, l'eau des rivières devient sang ; au troisième, un ouragan se lève... Bref, tout ceci rappelle les sept plaies d'Egypte. Il faut un autre conteur pour transporter à temps Percevan vers la Tour, mais de sombres cavaliers apparaissent qui tuent chacun de ceux qui pourraient dire la légende de manière captivante. L'Apocalypse est en marche...
Percevan est un fade jouvenceau et le voir plongé dans cette histoire assez convenue ne soulève guère l'enthousiasme. Une narration poussive et un peu décousue, l'absence de surprise et surtout le ridicule récurrent de certains personnages censés incarner les éléments comiques du récit – comme le baron Mortepierre dont on se demande ce qu'il vient faire dans cette histoire – font de ce onzième opus un album que l'on pourra oublier assez vite. Et ce malgré la qualité du dessin de Luguy qui, s'il s'inscrit dans une ligne claire traditionnelle, demeure attrayant et dynamique, avec en particulier de belles créatures fantastiques paradoxalement plus réalistes que les humains.
L'album garde cependant suffisamment d'atout pour plaire aux nostalgiques d'une série créée voici déjà dix-neuf ans et dont la fantaisie habituelle a égayé nombre de jeunes lecteurs. Espérons que les auteurs retrouveront un second souffle dans la suite de cette aventure prévue en deux parties.
Pascal Patoz nooSFere 24/09/2001
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