Encyclopédie Infos & Actu Recherche Association Sites hébergés
Bienvenue sur le site nooSFere.
Le javascript est nécessaire à l'affichage du menu dynamique.

Recherche rapide
    nooSFere > Encyclopédie > Bandes dessinées
Connexion adhérent
Album
Le Labyrinthe virginal
Série : Le Vagabond des Limbes    Album précédent tome 9a  Album suivant

Scénario : Christian GODARD
Dessins : Julio RIBERA
Couleurs : Julio RIBERA

Dargaud , 1982
 
Cartonné
48  pages  Couleurs
 
Première de couverture
     Ceci est l'aventure la plus extraordinaire, la plus inouïe, la plus insensée qui ait jamais été vécue, celle d'un homme qui s'introduit dans la plus insondable des sanctuaires : l'univers mentale d'une vraie jeune fille...

     (Note de nooSFere : sic pour « la » sanctuaire et l'univers « mentale », coquilles ou audacieuse féminisation de ces termes ?)
 
Critiques
     Sur la planète Mandala pour une escale technique, la survenue d'une escouade de gardes pourpres oblige Axle et Musky à se réfugier dans un étrange labyrinthe souterrain, dont le père d'Axle lui a raconté la légende. Mais « sitôt passé le seuil, plus de seuil il n'y a » dit la légende — un seuil qu'on pourrait appeler hymen — et la seule chose à faire est d'avancer dans cet endroit absurde et fantasmagorique...
     De rencontres extravagantes en décors délirants, ce labyrinthe va se révéler être un « monstre féminin », ou plus exactement l'univers mental d'une vierge. La logique y est donc absente, même si l'on y rencontre un « monstre géométrique », « un assemblage de logique froide et implacable, que seules des équations gouvernent », en réalité une simple marionnette qui ne peut effrayer que ceux qui croient encore à la logique des choses.

     Si Axle chemine sans crainte dans ce labyrinthe, lâchant au passage quelques sentences désabusées et cyniques sur la vie humaine, il n'en va pas de même pour la pauvre Musky qui fait sans doute figure de rivale, en dépit de son androgynie encore marquée.

     Cet album est de ceux où les détracteurs de la série voient une misogynie pénible là où d'autres — dont je suis — se contentent de voir une farce malicieuse et sans arrière-pensée. Il est vrai que l'omniprésence des allusions au sexe féminin (comme la « vulve » de la planète creuse des bonkes, ou ce labyrinthe virginal...) et aux représentations de corps de femmes en tant qu'objet (le buste de Chimeer de l'album précédent, le buste semi-végétal de celui-ci...) peut agacer. Mais d'une part, à l'image d'une Barbarella, il faut sans doute tenir compte d'un certain désir de provocation de la part des auteurs, surtout à une époque où la BD était souvent édulcorée, d'autre part, ces connotations sexuelles récurrentes sont logiques au sein de la quête d'Axle. Celui-ci est en effet une sorte d'adolescent attardé chez qui la recherche romantique d'une femme chimérique qui n'est que pur esprit n'empêche pas le surgissement des fantasmes plus terre-à-terre, ceux d'un jeune homme tiraillé entre le désir charnel et la peur d'avancer en cette chair inconnue.

     D'un point de vue science-fictif, il s'agit d'un récit dont l'intérêt est relativement mineur, mais on pourrait sans doute en faire une lecture psychanalytique qui ne manquerait pas de sel. Dans tous les cas, la folie qui règne dans cet album est contagieuse.

Pascal Patoz          
nooSFere          
06/09/2003          


.
Écrire aux webmestres       © nooSFere, 1999-2025