DANIBER
(Paris, France), coll. Science-fiction-suspense n° 13 Dépôt légal : 4ème trimestre 1960, Achevé d'imprimer : novembre 1960 Première édition Roman, 192 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 11,4 x 16,4 cm✅ Genre : Science-Fiction
Pseudonyme utilisé ici par le seul Maurice Goldschmidt. Le titre sur la couverture est "L'affaire du X 29", mais devient "L'affaire du X-29" (avec le tiret) en page de titre, ce qui correspond bien au texte (cf. scan de droite).
Quatrième de couverture
La secrétaire de Morgan, une blonde platinée aux yeux de chatte qui devait facilement peser dans les quatre-vingts kilos en bikini, me poussa dans la pièce et referma la porte derrière moi comme si elle voulait éviter un courant d’air.
Morgan était assis près de la cheminée. Il se tourna vers moi et déclara d’une voix paisible, comme s’il demandait simplement des nouvelles du temps :
— Ça vous dirait d’aller sur Vénus, Mulligan.
— Comment ? dis-je, vous avez bien dit Vénus ?
— Oui.
— C’est une sale planète, vous êtes dur avec moi ! Vous pourriez peut-être trouver quelqu’un d’autre…
Je bus une gorgée de whisky et fermai les yeux. Je me sentais furieux tout à coup. Vénus, c’était le pire endroit où l’on puisse expédier un homme et Gordon avait en plus l’aplomb de me demander si ça me ferait plaisir de m’y rendre.
— J’aurais préféré vous coller un mois de vacances ou vous faire travailler avec moi à New York. Seulement, j’ai songé que vous ne refuseriez pas de venger la mort d’un collègue.
Ça changeait tout.
— Qui ?
— Werner, lâcha Gordon. Je crois bien qu’ils l’ont eu.
Et pour venger Werner, j’ai remis ça. Lisez donc le récit de ce que fut l’Affaire du X 29 telle que je l’ai vécue.
Critiques
La couverture nous apprend que ce roman relève de l'espionnage spacial (sic). Il n'est pas indiqué de traducteur ni de titre anglais, ce qui tendrait à établir qu'il s'agit d'un récit original. Le ton de la narration laisse toutefois des doutes sur La question, car il est marqué d'une fausse désinvolture, dont la vulgarité devient rapidement agaçante ; qu'il le veuille ou non, le lecteur pense aux plus mal traduits des romans dits « noirs ».
Très sommairement maquillée de détails pseudo-scientifiques, l'intrigue constitue une variante simple du thème du document important qui a disparu et qu'il s'agit de retrouver. L'action se déroule sur une fusée interplanétaire, puis sur le sol de Vénus, mais on eût tout aussi bien pu la transposer par exemple – sur un transatlantique puis sur une région judicieusement désertique. Il y a les « bons » – l'ineffable agent secret Mulligan, qui raconte lui-même son histoire, est le plus important d'entre eux – et, en face d'eux, les « méchants », dont le principal est un Russe au nom assez inattendu de Tirpine. Le premier finit par descendre le second sous l'œil indifférent du lecteur, qui est régalé, sur un peu moins de deux cents pages, de tout ce qu'un roman de science-fiction ne devrait pas être.
Sur la couverture, le titre du récit est précédé de l'indication Mulligan remet ça. Il reste simplement à espérer que cela ne lui arrive pas trop souvent.