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Miroir, miroir...

Richard MATHESON

Titre original : Off Beat, 2003
Cycle : Richard Matheson : intégrale des nouvelles  vol. 6 

Traduction de Pierre-Paul DURASTANTI
Illustration de KAÏN

FLAMMARION (Paris, France), coll. Imagine n° (43)
Dépôt légal : avril 2003
Première édition
Recueil de nouvelles, 168 pages, catégorie / prix : 12 €
ISBN : 2-08-068313-6
Genre : Science-Fiction

Ne reprend du recueil original que les nouvelles inédites en français (les autres ayant été publiées dans La touche finale).



Quatrième de couverture
     Richard Matheson mène depuis 1950 une carrière jalonnée d'œuvres mémorables dans le domaine du roman (Je suis une légende, L'homme qui rétrécit, Le jeune homme, la mort et le temps, devenus des classiques et autant de films) et de la nouvelle (« Né de l'homme et de la femme » s'impose d'emblée comme un chef-d'œuvre). Scénariste pour La Quatrième Dimension, la mythique série télévisée, il a adapté les plus célèbres contes d'Edgar Poe pour le cinéaste Roger Corman et signé le Scénario de Duel, le premier grand succès de Steven Spielberg.

     Depuis « Duel » (1971), Richard Matheson prétend ne plus avoir écrit de fictions courtes... Mais jusqu'en 2002, au compte-gouttes, il en est encore paru ici et là dans des revues ou des anthologies.
     Ce sont ces huit nouvelles, commandées ou exhumées par des éditeurs sous la pression des admirateurs de l'auteur, toutes inédites en français, que l'on trouvera ici, à titre de codicille à I' « intégrale des nouvelles », où, parce qu'elles étaient encore dans les limbes, elles n'avaient pu prendre place.
     Une femme obsédée par sa beauté qui ne cesse d'interroger son miroir... une institutrice qui fait visiter à sa classe un musée dont la nature, terrible par ses implications, se révèle peu à peu... un couple en mal d'argent qui se prête à une expérience d'« enfant génétiquement programmé »... Comme toujours chez Matheson, ces personnages vont être confrontés à la terreur absolue, l'auteur s'offrant et nous offrant en prime le luxe, comme au plus beau temps de sa carrière, de nouvelles recherches en matière de narration...
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Miroir, miroir... (Mirror, mirror..., 2003), pages 7 à 22, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
2 - Dans la douleur (And in Sorrow, 2000), pages 23 à 51, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
3 - Tout n'est que silence (The Last Blah in the Etc / All and Only Silence, 2003), pages 53 à 64, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
4 - Le Prisonnier (The Prisoner, 2001), pages 65 à 88, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
5 - Coup de fil de l'autre côté de la rue (Phone Call From Across the Street, 2003), pages 89 à 95, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
6 - Voyons si vous vous souvenez de lui (Maybe You Remember Him, 2003), pages 97 à 120, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
7 - Reliques (Relics, 1999), pages 121 à 134, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
8 - Toujours devant ta voix... (Always Before Your Voice, 1999), pages 135 à 162, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI
Critiques
     Additif à l'intégrale des nouvelles de Matheson publiée en cinq volumes dans la même collection, ce recueil comprend huit textes récents inédits en français. Les spectres de la solitude et de la vieillesse planent sur ces récits ; c'est une femme obnubilée par sa beauté qui ne cesse de se regarder dans sa glace, obsession que Matheson rend terrifiante par un habile renversement de perspective donnant à voir la situation... en miroir ; c'est un homme qui se réveille seul au monde, dans une cité fantôme, trame classique sur laquelle l'auteur tente une variation stylistique. La solitude pousse également une buraliste à s'immiscer dans la vie privée d'un écrivain par le biais de son courrier expédié en poste restante. Tout passe : les objets technologiques qui font la fierté de l'homme moderne ne sont plus que des pièces de musée qui ennuient les élèves en visite.

     Parfois, Matheson exploite encore des veines classiques, comme ce coup de fil à un truand résistant à un assaut policier, dont on devine vite l'identité de l'interlocuteur, ou ce champion de base-ball qui a vendu son âme au diable mais refuse d'en payer le prix. Peu originale également, l'histoire de ce physicien irradié au plutonium, qui se retrouve propulsé à travers le temps dans le corps d'un condamné à mort et qui n'a que deux heures pour prouver sa bonne foi avant l'exécution de la sentence. Mais il sait aussi adapter ses propos aux thèmes plus récents : les dangers de la prédiction de l'avenir, qui tuent la surprise et l'attente, sont ici exploités de façon science-fictive, à partir des miracles de la génétique.

     Ce recueil peu innovant n'ajoute ni ne retranche rien à l'œuvre de Matheson mais prouve que l'auteur n'a rien perdu de sa force d'écriture et de son art de la chute. Les inconditionnels ainsi que ceux qui n'ont pas lu ses textes majeurs y trouveront leur compte.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/10/2003 dans Bifrost 32
Mise en ligne le : 9/1/2005


     Ce court recueil (à peine cent soixante pages) n'avait pu prendre place dans l'intégrale des nouvelles de Richard Matheson, déjà publiée dans la même collection, pour des raisons de date : à l'heure où étaient sortis en France les cinq volumes de l'intégrale, le présent livre n'existait pas encore aux États-Unis. C'est donc une sorte de codicille qui nous est proposé ici, et nous gratifie de huit nouvelles supplémentaires.
     Richard Matheson est un grand styliste, qui cisèle ses écrits avec la plus grande précision, et c'est donc pur plaisir que de lire ces petits bijoux d'horreur ou de cynisme — surtout quand il sont servis par un traducteur de talent comme Pierre-Paul Durastanti. La plupart des protagonistes de ces récits sont confrontés à des situations éprouvantes, dont ils ne peuvent saisir l'origine : un homme se réveille dans une ville déserte (« Tout n'est que silence »), un autre dans le corps d'un prisonnier condamné à mort (« Le prisonnier »), une femme très belle est en permanence terrorisée à l'idée que sa beauté se fanera un jour (« Miroir, miroir... »)... L'auteur ayant régulièrement privilégié les nouvelles à chute durant sa carrière, on n'en dévoilera pas plus ici, même si on regrette (même si ne peut pas être suivi du futur) qu'une fois ou deux les textes semblent tourner à vide, comme dans « Tout n'est que silence ». Mais, si le climax est parfois décevant, tous les récits nous proposent un crescendo de l'angoisse extrêmement maîtrisé, et on n'est pas loin du chef-d'oeuvre avec une histoire comme « Dans la douleur », où un couple est l'objet d'une expérience qui lui permet de décider du sexe de son enfant à venir, et s'aperçoit ensuite que le sexe n'est pas le seul caractère connu, mais que toute la vie du futur garçon est tracée de A à Z, de la couleur de ses yeux à ses mensurations à l'âge de cinq ans. Une nouvelle qui fait froid dans le dos, et qui est peut-être annonciatrice de ce que sera la médecine dans quelques décennies. « Toujours devant ta voix », le texte qui clôt le recueil, est également du grand art, car l'auteur réussit à nous faire frémir, sans effet grandguignolesque et en utilisant comme décor (presque) unique un bureau de poste, hanté il est vrai par une guichetière assez peu recommandable.
     Economie des moyens, travail d'orfèvre, Miroir, miroir... est une nouvelle preuve éclatante de la santé et de la vitalité du conteur qu'est Richard Matheson.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/5/2003 nooSFere

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