Quand les fours crématoires se déguisent en ambulances...

     Quand les bourreaux se cachent sous la panoplie d'infirmier...

     Les malades se souviennent de la légitime défense !

     Ambulance Cannibale Nom Identifiée est un roman assez moyen de Serge Brussolo. Moins riche, me semble-t-il, que les précédents, et moins imaginatif

     C'est tout de même un livre agréable à lire, à peu près cohérent et animé par un mécanisme efficace. Les hypothèses se succèdent dans la tête des personnages principaux, Nath et Jane, l'une balayant la précédente avant de se faire éliminer à son tour par la suivante. Car enfin, qui sont les Marcheurs ? Des malades ou les membres d'une secte un peu particulière ?

     Les ambulances cannibales sont-elles vraiment cannibales ? Sont-elles des réfrigérateurs, comme l'affirme Sarah, l'infirmière ? Ou des fours crématoires, comme le prétendent les Marcheurs aguerris ? Qu'est-ce qui attend les attardés, les blessés, tous ceux que l'on ramasse sur la route ? Le feu ou la glace ? Eh bien ! L'énigme restera entière car Brussolo ne départagera pas les deux camps.

     Non, il ne donnera pas l'interprétation attendue et demeurera dans le flou. Un peu facile, Monsieur Brussolo, non ?

     Le farceur s'en tirera avec un pied-de-nez adressé directement aux lecteurs ; ces lecteurs qui attendent, qui guettent tout ce qui bouge sur le bas-côté de son imagination. C'est alors que surgit l'ambulance : « Une grosse ambulance au museau camus traînant une remorque cylindrique flanquée de la croix rouge tréflée des services de santé.

     Et l'ambulance s'arrêta. »

     Quoi de neuf, docteur Brussolo ?