Le professeur Lidenbrock, un scientifique excentrique, découvre un manuscrit crypté révélant l’existence, en Islande, d’un passage menant au centre de la terre. Accompagné de son neveu Axel, le narrateur, et d’un guide islandais, Hans, il organise une expédition dans les entrailles terrestres, qui se révèle être une plongée dans le passé. Après de nombreuses péripéties, les trois hommes découvrent un monde perdu : une caverne contenant plantes, poissons et animaux préhistoriques, dont certains restent bien vivants.
Dans ce livre plus qu’ailleurs, Verne laisse libre cours à son imagination. Voyage au centre de la terre (publié en 1864 et 1867) anticipe de manière jubilatoire le moment fatidique où la terre sera entièrement cartographiée, y compris dans ses profondeurs. L’auteur y exprime son désir d’exploration mais aussi son rêve d’un ailleurs inexploré.
« Voici la conclusion d'un récit auquel refuseront d'ajouter foi les gens les plus habitués à ne s'étonner de rien. mais je suis cuirassé d'avance contre l’incrédulité humaine. »
C'est toujours un plaisir de retrouver et de suivre les héros de Jules Verne dans leurs aventures extraordinaires. Écrit en 1863, publié en 1864, le Voyage au centre de la Terre, deuxième en date des romans scientifiques de Jules Verne, fait partie de ces œuvres fondatrices et impérissables.
On se souvient que, suite à la découverte par le professeur Otto Lidenbrock, de Hambourg, d'un manuscrit caché entre les pages d'un ancien livre islandais, le savant allemand entraîne avec lui son neveu timoré dans une invraisemblable expédition. Dans ce manuscrit, un alchimiste du XVIe siècle, Arne Saknussemm, prétend avoir voyagé jusqu'au centre de la Terre. Il n'en faut pas plus au frénétique Lidenbrock pour tenter l'exploit à son tour.
Le problème, c'est qu'il entraîne son neveu avec lui. Axel, jeune homme paisible et amoureux, qui ne songe qu'à épouser Graüben, la pupille de son oncle. Axel, qui se fera le chroniqueur de ce fabuleux voyage dans les entrailles de notre planète.
L'humour de Jules Verne est tout à fait perceptible dans ce roman. Otto Lidenbrock porte en lui le caractère audacieux des héros verniens. « En avant, en avant ! » est son cri de guerre. Axel, pour sa part, ne songe qu'à une vie de confort et de tranquillité. Entre Lidenbrock et Axel, on retrouve un comique gestuel analogue à celui du professeur et de son assistant dans le film Le bal des vampires de Polanski : par exemple dans la scène où le neveu affronte son oncle silencieusement et finit, poussé par la faim, par avouer du geste et du regard à son oncle qu'il a trouvé la clef du chiffre du manuscrit. Ou dans les leçons d'abîme que l'oncle force son neveu à prendre en escaladant à multiples reprises une très haute tour. La passivité exemplaire du narrateur, qui essaye à chaque instant de se convaincre qu'un obstacle viendra interrompre cette folle exploration et attend simplement que le destin vienne à son secours, est un des moteurs — comiques — de l'aventure.
Les recettes du suspense sont aussi déjà présentes dans ce récit. Un cryptogramme à déchiffrer, la lutte contre le temps, les coups de théâtre, les découvertes inattendues. Même s'il faut, pour cela, arranger un peu la réalité scientifique (la chaleur interne du globe, contre toute attente supportable par les voyageurs).
Malgré tous les renseignements scientifiques, la crédibilité n'est pas forcément au rendez-vous. Pourtant, ça marche ! À cause de l'effet théâtral ? De l'optimisme constant ? De l'étrangeté de l'aventure ? De l'humour qui crée une distanciation ? Quelle qu'en soit la cause, le voyage au centre de la Terre d'Otto Lidenbrock, de son neveu Axel et de leur taciturne guide Hans Bjelke est un dépaysement garanti.
Signalons que les éditions Publia ont publié le texte intégral du Voyage au centre de la Terre sous forme d'un journal de collection, à l'occasion du centième anniversaire de la mort de l'illustre écrivain.