Malgré une conclusion morale — « Tel fut, et tel doit être le châtiment des passions effrénées et des actions atroces » — , Vathek est un livre immoral. Inspirée pour une large part des Mille et Une Nuits, l'image onirique de l'Orient offerte par ce « conte arabe » permet à son jeune auteur d'exprimer, sur le mode poétique, son rejet de l'idéologie répressive qui, selon lui, caractérisait l'Angleterre du XVIIIe siècle finissant. Surgi du moi profond, le chef-d'œuvre de William Beckford, en exaltant la transgression des interdits, s'impose au lecteur d'aujourd'hui avec toute la force d'un mythe.