Nifhell et Muspell sont en guerre. D'un côté, un monde aux velléités égalitaires pour le bien-être des peuples, de l'autre, une soif de pouvoir absolu. Au milieu, des combattants comme l'illustre Vranken de Xaintrailles, aussi appelé Chien-de-la-lune, régnant sur son vaisseau tel un corsaire des temps anciens. Sur ce vaisseau vont embarquer, comme stagiaires, Xavier, fils de riche et stratège à ses heures, Mörgane, la jeune devineresse, et Mârk, cuisinier courageux. Ils vont vite se retrouver au cœur de la tempête des Brisants...
Après une saga de
fantasy qui a remporté un énorme succès, Erik L'Homme s'attaque au
space opera : deux royaumes, deux visions du monde, une guerre impitoyable pour le pouvoir, et de simples citoyens qui vont devenir les héros de toute la galaxie. Un schéma assez classique, usé par tous les bouts certes, mais qui peut encore réserver de bonnes et agréables surprises.
Afin de concocter son univers et ses héros, Erik L'Homme n'a pas hésité à piocher son inspiration un peu partout dans les classiques du genre : Vranken de Xaintrailles est un clone d'Albator, le Corsaire de l'espace japonais ; les héros, deux garçons et une fille, se révéleront peu à peu les uns aux autres comme dans
Star Wars ;
Mörgane appartient à un ordre quasi religieux qui ressemble à celui des
Bene Gesserit de
Dune ; le méchant est extrêmement méchant, voire abominable ; le second de Vranken est bourru mais sympathique... Bref, les clichés se distribuent à la pelle. Et malheureusement pas de façon très engageante.
Certes, l'auteur ne se perd pas en longueurs descriptives ou autres digressions, mais c'est au détriment d'une continuité narrative claire et entraînante. De nombreux événements pâtissent d'une exploitation trop rapide : on a à peine le temps d'en profiter que l'on passe à autre chose, ce qui parfois tue le suspense qui aurait pu être mis en place. Et on regrettera que ce premier tome se résume à une bataille spatiale assez statique, tout se déroulant dans la salle de contrôle du vaisseau de Vranken. Dommage que l'ampleur ne soit pas au rendez-vous et que l'espace, qui devrait être infini dans un
space opera, se réduise à quelques pièces d'un vaisseau.
De plus, le style n'est pas à la hauteur, ce qui est étonnant dans la collection Hors-Piste, qui nous a déjà offert des bijoux comme la série des
Rocambole de
Michel Honaker. On pourrait dire qu'on attend le second tome pour voir, mais le premier laisse un goût de déjà-vu et de trop moyennement exploité. Décevant.