Building, un titre-choc, bref, percutant, particulièrement évocateur. Le livre l'est tout autant.
Dans un building haut d'on ne sait combien de kilomètres, se sont installés les plus importants empires commerciaux de la planète. La vie s'organise dans les étages comme dans une ville, avec un décor et les infrastructures nécessaires aux pulsations d'une cité entière. Mais cette douce existence réglée comme une petite musique de chambre se craquelle soudainement. Il y a des indices, les sondages aux résultats par trop identiques, les murs qui se tachent, les communications interrompues. Lon Guerny, petit bureaucrate sans relief, est chargé de gagner l'étage inférieur afin de recueillir de plus amples informations. Six heures d'ascenseur ? Il hésite, mais finalement se décide, fiancée oblige. Une descente aux enfers ? Non, les enfers se situent là-haut, dans le corps du building qui vit...
Ce roman, très intéressant au demeurant, s'avère un peu court. La politique du Fleuve Noir est telle qu'un écrivain qui, pour vivre de l'écriture, doit souvent sacrifier la qualité à la quantité. Vieux débat qui demeure d'actualité.
Néanmoins, Honaker, même œuvrant sur une courte distance, s'en tire plutôt bien. Son idée de départ est fascinante, son traitement correct. Un bon Fleuve Noir, donc. Rien à redire : sinon un regret . il est dommage que l'auteur doive brader son talent et sa cantonner dans des œuvres où il ne peut s'exprimer pleinement. L'alternance serait profitable. .
Honaker chez Présence du Futur ? Pourquoi pas. L'événement me paraît souhaitable. Je réserve d'avance le livre pour critique !