La Terre, au 60e siècle. L'humanité, loin d'avoir retenu ses erreurs, est régie par le tout-nucléaire. Dans ce monde artificiel dominé par la caste des directeurs de centrales dont la puissance s'étend sur la moitié de notre galaxie, les Terriens consacrent la quasi-totalité de leurs revenus à se taire sans cesse génétiquement modifier. Toujours plus beaux, plus torts, vivant toujours plus longtemps, ces Partaits soignent leur ennui à coups de paradis factices, drogues et autres mondes virtuels. Mais cela ne suffit pas aux Maîtres de cet univers, qui veulent commercialiser le Loisir Absolu, susceptible de répondre à tous les désirs du consommateur et de l'entraîner dans une spirale de délices onéreux.
Un jour, un des techniciens chargés du projet disparaît mystérieusement. Seul un enquêteur d'élite, Stefan Marblatt, sera en mesure de le retrouver... au risque de mettre en péril l'équilibre de la galaxie en réveillant le Rêveur Orbital.
Entre humour et aventures, ce livre évoque le règne de l'apparence, la modification génétique, la civilisation des loisirs comme domestication du peuple. Dans la lignée des grands ouvrages d'anticipation et sur le rythme haletant d'un roman policier, Le Rêveur Orbital nous entraîne dans un monde qui pourrait bien devenir le nôtre.
De la science-fiction accessible à tous, même à ceux qui n'en lisent pas.
Raymond Clarinard, l'auteur, existe. Il a d'ailleurs écrit La cité sans mémoire (1998, éditions Fleuve Noir, collection SF).
Critiques
Dans un futur éloigné, régenté par de grandes entreprises oeuvrant dans le nucléaire, un technicien disparaît brutalement. On dépêche un enquêteur privé, Stefan Marblatt, pour le retrouver. Celui-ci ne comprend pas quelle est l'importance de ce technicien a priori insignifiant et qui plus est nabot. Mais, quand il rencontre sa femme, une femme fatale dans la plus pure acception du terme, il commence à se douter que tout n'est pas aussi clair que ce qu'il voit. Et, quand il s'aperçoit qu'il est la proie de plusieurs parties, il en conclut que l'affaire n'est pas prête d'être réglée. Heureusement qu'il peut quand même remodeler son corps à sa guise, pour récupérer des fréquents passages à tabac dont il est victime...
De Raymond Clarinard, on avait déjà pu lire quelques romans, dont L'ombre de Mars et La cité sans mémoire, qui n'avaient pas laissé grand souvenir. Peut-être ce nouveau titre, Le rêveur orbital, allait-il nous réserver d'agréables surprises. Vu les antécédents de l'auteur et ceux de la collection « Espace Infini » — tout du moins pour ses titres français — on pouvait en douter.
Et on avait malheureusement raison. Clarinard commence en effet par nous présenter son monde futur, le Monde Ultime, gangrené par les Noms a Majuscules Inutiles, Qui rendent Particulièrement Difficile la Lecture. Mais si cela ne tenait qu'à cela... Vient ensuite le temps de l'intrigue : Stefan Marblatt, archétype de détective privé, enquête sur une disparition, rencontrant femmes fatales et malfrats mal embouchés. Bref, du cliché de belle facture. L'auteur introduit heureusement de l'humour, mais là où on attendrait distanciation, second degré, il ne nous sert que du comique de situation. On se prend donc à sourire quelques fois, mais la plupart du temps, on a plutôt tendance à bailler en se demandant si l'on va trouver la moindre parcelle d'originalité. Peine perdue : de la première à la dernière page, tout n'est que platitudes enrobées d'un humour de bas étage, écrites dans un style on ne peut plus banal.
Bref, lorsque l'on sert ce type de romans jouant avec les clichés, on l'épice soit avec du style, soit avec du second degré. Raymond Clarinard a choisi de nous offrir un plat insipide, aussitôt lu aussitôt oublié.