Voici le dernier épisode des aventures de « O ». Dans le livre précédent, Our ou vingt ans après, les précieuses tablettes lui avaient été dérobées par Tiamât la traîtresse. Lancé à sa poursuite, il s'est embarqué clandestinement sur la navette qui doit le mener à bord d'un vaisseau spatial en orbite autour de la terre, le très moderne Octopus. Il pourra ainsi, croit-il, prendre de vitesse son adverssaire et faire triompher le « Projet ». Cependant, c'est un accueil déconcertant qui lui est réservé par les techniciens de l'équipage, qui se nomment Nemo, Sindbad, Noé, Gagarine... L'« élu » ne serait-il qu'un étranger ? Ses droits de cité, sa place dans l'ensemble auprès des hommes nouveaux seraient-ils contestés ?

     Fuzzy sets, dont le titre se réfère à ces incertitudes, est le dernier livre — sans doute aussi le plus inattendu, le plus étonnant — de la suite fictionnelle inaugurée par La mise en scène. De l'« exposition » coloniale au périple céleste, la fable prend forme progressivement, et sens : par force, O. est rejeté — survivant ? légende ? — dans sa ville natale en Ile-de-France, méconnaissable elle aussi. Si ses aventures précédentes lui avaient laissé loisir d'éviter, par contournement, le lieu d'origine ; cette fois-ci, pour avoir connu aux premières pages du récit les rites de naissance et d'inclusion, il lui faudra subir à son terme ceux, plus âpres, de l'effacement. Ainsi finit Le jeu d'enfant, en ce retour où les fictions trouvent leur titre générique.