George Sand analyste des mœurs, féministe, socialiste, précurseur de l'écologie, certes ! Mais une quinzaine de contes, nouvelles et romans courts qui composent son œuvre fantastique révèlent un aspect méconnu de sa personnalité. Il ne contredit pas, d'ailleurs, les autres. Les arbres, les plantes, les pierres, l'eau qui court, les nuages sont loin d'être pour elle les nécessités de théâtre qu'ils représentent pour d'autres spécialistes du fantastique. Des orgues de pierre font résonner une musique diabolique, des paysages se métamorphosent et s'animent pour épouvanter ou, au contraire (La Fée aux gros yeux) des mystères de la nature deviennent limpides. N'hésitant pas à écrire « La nature travaille mieux que les fées », G. Sand le prouve dans l'extraordinaire équipée du Voyage dans le cristal, contrepoint romantique et lyrique du célèbre Voyage au centre de la terre. Et dans la Coupe, avec une mélancolie très habile elle met en scène le procès, l'expulsion, la destruction des fées. Elle retrouve sa générosité profonde dans le Chien et la Fleur sacrée, véritable bilan des rapports amicaux de l'homme et de l'animal à travers les mystères de la réincarnation.
1 - Francis LACASSIN, La Nature contre les fées, pages 7 à 29, préface 2 - Laura ou Voyage dans le cristal, pages 31 à 109, nouvelle 3 - L'Orgue du Titan, pages 111 à 127, nouvelle 4 - La Fée aux gros yeux, pages 129 à 139, nouvelle 5 - Le Géant Yéous, pages 141 à 173, nouvelle 6 - La Reine Coax, pages 175 à 196, nouvelle 7 - La Coupe, pages 197 à 250, nouvelle 8 - Le Chien et la fleur sacrée, pages 251 à 283, nouvelle 9 - Les Visions de la nuit dans les campagnes, pages 287 à 305, article 10 - La Maison déserte, pages 307 à 309, article 11 - Légendes fantastiques, pages 309 à 312, article 12 - Francis LACASSIN, Bibliographie, pages 313 à 316, bibliographie