Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Les Chiens monstres

Kirsten BAKIS

Titre original : Lives of the Monster Dogs, 1997   ISFDB
Traduction de Marc CHOLODENKO
Illustration de Kirsten BAKIS

PLON (Paris, France), coll. Feux Croisés précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : avril 1998
Première édition
Roman, 240 pages, catégorie / prix : 125 FF
ISBN : 2-259-18648-3
Genre : Science-Fiction

Autres éditions

Sous le titre Les Chiens-monstres   POCKET, 1999

Quatrième de couverture
     Un groupe de chiens élégants, portant chapeau haut de forme, queue-de-pie et robe à tournure devient la coqueluche de Manhattan dès son arrivée à New York en 2008. Réfugiés d'une ville dont les résidents ont été totalement isolés pendant une centaine d'années, les chiens, dotés d'un appareil vocal, qui se déplacent sur leurs pattes de derrière, et sont équipés de prothèses de mains humaines, ont conservé la culture germanique du XIXe siècle des hommes qui les ont conçus. Ils sont riches et séduisants et semblent mener des existences exquises. Ils éprouvent toutefois du mal à s'adapter au monde moderne et, lorsqu'une jeune femme, Cleo Pira, se lie d'amitié avec l'un d'entre eux, elle découvre qu'un mal étrange, incurable, fait peser sur leur race une menace d'extinction. Et quand ils construisent la demeure de leurs rêves, un château au coeur du Lower East Side, Cleo s'aperçoit, au cours d'une fête somptueuse donnée pour l'inauguration, qu'elle est un des rares humains à être le témoin de ce qui devient l'acte final de la vie dramatique de ces chiens monstres.
     Kirsten Bakis explore, avec ce roman à la fois audacieux et tendre, les limites incertaines entre le monde des hommes et celui des animaux. D'une main légère et habile, elle nous conte une parabole singulière et fascinante pour notre époque.

     Kirsten Bakis, née en Suisse, vit à New York. Les chiens monstres est son premier roman.

     « Une méditation éblouissante, inoubliable, sur ce que signifie être humain [...]. Un roman bizarre, qui vous hante. » (The New York Times Book Review.)
Critiques
     Le 8 novembre 2008, un hélicoptère se pose à New York. A son bord, un étrange individu  : un chien de très haute taille, se tenant debout sur ses pattes arrières, habillé d'un long imper de l'armée prussienne et muni de mains gantées. S'agit-il d'un coup médiatique, d'une fumisterie de mauvais goût ? La réponse est oui pour le coup médiatique — mais la réponse est non quant à la fumisterie. Car le nouvel arrivant n'est que le porte-parole de près de cent cinquante chiens géants et intelligents qui ont décidés de s'installer à New York. Et de le faire à grand renfort de publicité.
     A la fin du dix-neuvième siècle, un chirurgie génial mais pervers avait convaincu le futur Wilhelm II de lui financer un laboratoire secret de recherches. Augustus Rank, bel exemple de ce que l'on nomme un savant fou, concevait le projet de créer une race de chiens modifiés qui serait la base d'une formidable armée  : des soldats canins à l'intelligence amplifiée pour leur permettre de comprendre les ordres et d'utiliser les armes, mais encore suffisamment chiens pour qu'ils soient un chair à guerre sans peur et aisément renouvelable.
     En 2008, après que leur race ait été développée dans l'isolement d'une colonie perdue dans le nord du Canada, les chiens-monstres se sont révoltés contre leurs maîtres humains, ont mis à sac leur village natal de Ranstadt et ont décidé de rejoindre la civilisation des hommes. Mais le secret de la fabrication de leurs prothèses (boîte vocale et mains artificielles) comme celui de la chirurgie leur donnant leur intelligence, a été perdu dans la révolte. Et Ludwig von Sacher, l'historien des chiens-monstres, craint que ce soit jusqu'à leur sapience qui soit menacée par la dispersion de l'esprit de leur créateur... Déjà, certains chiens-monstres sentent leur raison s'effilocher.
     Un puissant effet de nostalgie infuse cette œuvre. L'auteur nous fait comprendre très adroitement, dès la première page, que les chiens-monstres étaient condamnés à l'extinction. Tout son récit n'est donc qu'un long flash-back — et même, deux flash-backs tissés ensemble, puisqu'aux réminiscences de la journaliste Cleo (seule choisie parmi les humains pour servir de témoin aux chiens-monstres) s'ajoute le travail historique de Von Sacher sur le parcours de Rank, de ses suiveurs et du prophète qui mena la communauté chiens/hommes au massacre.
     Tenant moins de L'île du docteur Moreau que de Demain les chiens et des Fleurs pour Algernon, ce roman inattendu (première publication de la secrétaire d'une église de Manhattan) est un bijou de sensibilité, d'humanité et d'intelligence. Rédigé d'une plume vive (la lecture est rapide et le final frénétique — un beau moment de folie), Les chiens monstres pourrait bien entrer rapidement dans le panthéon des œuvres de la SF — et ce, en dépit de sa publication sans étiquette. Relevant tout à la fois et au choix du steampunk, du roman social, du réalisme magique et de la fiction spéculative, Les chiens monstres est aussi inclassable qu'attachant.

André-François RUAUD (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/7/1998 dans Bifrost 9
Mise en ligne le : 21/3/2002

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Littérature - Best (2000)

     Journal d'un protagoniste, documents « anciens  » voire livret d'opéra évoquant un proche passé se mêlent au récit d'une journaliste-témoin censée raconter l'histoire de chiens humanisés, arrivés au début du xxie siècle à New York. On pense au docteur Moreau. Leur création, d'après les recherches d'un savant détraqué voulant créer une armée parfaite pour Guillaume II, puis contre lui, ne relève pas vraiment du steampunk, mais avec sa fuite au nord du Canada où ses héritiers continuent son œuvre en vase clos, on retrouve l'ombre du xixe siècle vernien. La révolte des chiens y a quelque chose de Métropolis ou de La Guerre des salamandres. Et la folie dégénérative qui s'empare d'eux pourrait évoquer Des fleurs pour Algernon. Mais tous ces rapprochements risqueraient de dissoudre l'unité du roman, sa cohérence, alors qu'ils ne sont là que pour dire que l'on aurait tort de passer à côté, même s'il s'agit de littérature générale. L'auteur a emprunté au fantastique l'irruption de l'étrange et l'insistance sur l'absence de traces laissées après coup, et à la SF la rationalité réelle ou apparente du propos, mais l'alliage, qui pourrait être problématique, est parfaitement réussi, et pour l'amateur, et sans doute pour le grand public qui l'avait bien accueilli avant cette réédition.

Éric VIAL (lui écrire)
Première parution : 1/3/2000
dans Galaxies 16
Mise en ligne le : 1/8/2001

Prix obtenus
Bram Stoker, Premier Roman, 1998


retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87273 livres, 112165 photos de couvertures, 83709 quatrièmes.
10815 critiques, 47158 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD