Nabokov le magicien...
Après Joyce et quelques autres, il a hissé le trompe-l'œil, le parodique, le faux-semblant, l'illusion, l'effet de miroir et l'effet de masque au rang d'un art — l'un des plus grands.
Lui, le joueur d'échecs, le linguiste virtuose, le collectionneur de papillons a collectionné aussi, durant sa carrière, les malentendus. Lolita, en 1958, l'a rendu célèbre. Un roman peut parfois cacher une œuvre. Dans cette œuvre se détache aussi un autre monument : Ada. Parce que, pour une fois, Nabokov le pudique fait appel à sa mémoire affective. Mais avec des tours, des détours et des scintillements de la plus éblouissante fantaisie.
« Il n'est rien dans la littérature mondiale, sauf peut-être les réminiscences du comte Tolstoï, qui puisse le disputer en allégresse pure, innocence arcadienne, avec les chapitres de ce livre qui traitent d' »Ardis« ... » dit lui-même Nabokov.
Bien entendu, il faut toujours croire sur parole un homme d'esprit.