La situation était à la fois simple et pourtant sans issue : il était emmuré vivant dans une sorte de mausolée où les ordinateurs du Projet DX l'avaient projeté, le corps douloureux, souffrant le martyr dans chaque atome de son être. Accroupi devant l'énorme bloc de pierre qui formait son tombeau, Blade se demanda amèrement combien de temps il pourrait tenir sans manger ni boire. Assez longtemps pour que le cerveau informatique vienne le repêcher ?
Il en était là de ses réflexions lorsqu'un bruit déchira le silence sépulcral de son univers ténébreux. Le son d'une voix. Une voix féminine même, parvint-il à identifier, l'oreille collée contre la paroi de sa prison, s'efforçant de tempérer le bruit de sa propre respiration.
Ce qu'il perçut alors le plongea dans des abîmes d'incompréhension et il resta quelques secondes, abasourdi, à mesurer les conséquences des mots qu'il venait d'entendre : car c'était bel et bien son prénom que cette voix féminine serinait inlassablement...
Comment, alors même qu'il venait de mettre pied dans le monde inconnu d'une dimension parallèle, quelqu'un pouvait-il savoir qui il était et où il était ?
OÙ VA RICHARD BLADE ?
— Où va Richard Blade, voyageur de l'infini ? Dans quelle « dimension » le cerveau sans âme de l'ordinateur peut-il le projeter ? Dans quels mondes passés ou à venir ? Dans quels univers inconnu jusqu'alors ?
— Blade, un homme fait de muscles, de sang, de sexe et d'intelligence.
— Blade sera-t-il le jouet humain de la machine qui l'envoie combattre les monstres terrifiants, les déesses sauvages et perverses d'un monde d'ailleurs ?