— Il vous attend, traduisit l'interprète avec des regards en coin de garde du corps parano.
Sur la gauche, presque à l'autre bout de cette salle, un homme était assis dans un fauteuil sur une estrade légèrement surélevée. Il portait une barbe presque plus longue que ses cheveux, qui lui donnait un air de vieux patriarche et avait le regard tellement fixe que Blade le crut aveugle.
— Vous êtes le sphinx ? demanda-t-il sceptique.
L'homme arrêta brusquement de se gratter, observa Blade puis se leva et hurla très fort, la tête rejetée en arrière et les poings serrés :
— Je ! Suis ! Le ! Sphinx ! ! !
Quand il se rassit, ce fut au tour de tous les autres de se mettre à hurler, n'importe quoi et le plus fort possible, avec des gestes désordonnés et incohérents.
Le vacarme était insupportable.
Blade comprit alors où il se trouvait.
OÙ VA RICHARD BLADE ?
— Où va Richard Blade, voyageur de l'infini ? Dans quelle « dimension » le cerveau sans âme de l'ordinateur peu-t-il le projeter ? Dans quels mondes passés ou à venir ? Dans quels univers inconnu jusqu'alors ?
— Blade, un homme fait de muscles, de sang, de sexe et d'intelligence.
— Blade sera-t-il le jouet humain de la machine qui l'envoie combattre les monstres terrifiants, les déesses sauvages et perverses d'un monde d'ailleurs ?