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La Ligne de sang

DOA



GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio policier précédent dans la collection n° 453 suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 2010
Roman, 644 pages, catégorie / prix : F10
ISBN : 978-2-07-034241-9
Genre : Fantastique

Édition revue par l'auteur. Photo de couverture : © Zir / Signatures.


Quatrième de couverture
     Cela n'aurait pu être qu'un banal accident de moto sur les hauteurs de la Croix-Rousse. Un homme dans le coma victime d'un accrochage... C'est le début d'une enquête des plus troubles menée à l'instinct par les officiers de police Marc Launay et Priscille Mer. La victime, entourée de mystères, est bien trop inquiétante. Tout sue l'angoisse et la peur dans sa grande maison vide. Trop de portes fermées, de questions, de silences oppressants. Sa compagne même a disparu, comme volatilisée dans son appartement, et personne ne sait rien. Jamais cette dernière ne mentionnait son nom. Jamais elle ne parlait de lui. À sa demande. Comme s'il avait voulu ne jamais exister. Comme s'il avait souhaité que personne ne puisse un jour savoir ce qu'il était vraiment...

     DOA (Dead On Arrival) est romancier et scénariste. Auteur à la Série Noire de Citoyens clandestins (Grand Prix de littérature policière 2007) et du Serpent aux mille coupures paru en 2009, lecteur compulsif sur le tard, il aime le cinéma, la BD, David Bowie, la musique électronique, et apprécie aussi la cuisine, les bons vins, le Laphroaig et les Gran Panatelas.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, (2005)

     En S-F, les nouvelles plumes sont plutôt rares. C'est donc tout à l'honneur du Fleuve Noir (et tout récemment de Robert Laffont — cf. critique de Forteresse dans le présent Bifrost) de promouvoir une littérature de l'imaginaire francophone, malheureusement moins vendeuse. Après le remarqué (mais encore bancal) Les Fous d'avril (critiqué dans notre n°35), DOA hausse le ton avec La Ligne de sang, un polar classique, mais suffisamment bizarre et torturé pour intéresser les adeptes d'une littérature qui se moque des frontières et des genres. DOA n'a certes pas encore produit son meilleur livre, mais un texte comme La Ligne de sang confirme un talent inquiétant et redonne de l'espoir en l'avenir.

     Située dans un Lyon moite et désespérant, l'intrigue du roman se perd parfois dans la longueur, mais l'efficacité narrative de l'auteur rattrape systématiquement les quelques défauts oubliés çà et là, pour une lecture finalement compulsive et dont il est bien difficile de se débarrasser. Avec une lente mise en place de l'horreur et certains passages d'anthologie (la descente dans la cave, par exemple, un classique presque cliché, pourtant incroyablement maîtrisé), La Ligne de sang est une mécanique froide, horrifique, traversée parfois de dérapages surnaturels qui transcendent le roman policier stricto sensu et lui ouvrent des portes inédites : à partir d'un simple accident de la route, deux policiers (un homme et une femme) remontent une piste qui dégénère peu à peu vers le bizarre. Paul Grieux, le motard accidenté, vit une sorte de coma déroutant. Peuplé d'hallucinations et de rêves particulièrement réalistes, son sommeil se caractérise par de brutales crises de violence hystérique, de révélations plus ou moins délirantes et de phases atonales. Pendant ce temps, Madeleine, sa petite amie, a disparu. Pourquoi ? Comment ? Paul Grieux l'a-t-il assassinée ? C'est la problématique à laquelle se heurte la police. Mais l'horreur ne fait que commencer. Car Paul Grieux fait partie de ceux qui possèdent des secrets dérangeants. Vraiment dérangeants.

     Parfaitement étanche au principe du genre, DOA se fraie un chemin sur un terrain pourtant miné. Bien campés, mais pas non plus exempts de traits caricaturaux, ses personnages sont suffisamment vivants et inquiets pour que l'ensemble fonctionne impeccablement. Malgré une distribution encore inégale dans l'action (deux premiers tiers trop lents et une fin bien trop rapide), La Ligne de sang se lit vite et bien. Une caractéristique notable, qui ne couronne pas un roman vain ou facile, mais bien une œuvre personnelle atypique et somme toute passionnante. Efficace est un adjectif qui prend tout son sens avec DOA. Un auteur évidemment à suivre, mais pas seulement : un auteur avec lequel il faut désormais compter.

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/4/2005
dans Bifrost 38
Mise en ligne le : 5/8/2006

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