2026 : le monde finit par exploser et s’écroule sous un déluge de bombes. Rien ne subsiste des anciennes puissances et seule l’Afrique et quelques îles comme les Maldives semblent avoir échappé à l’anéantissement... pour mieux sombrer dans le chaos, les survivants s’entassant, la soif des fous de pouvoir s’éveillant, les instincts les plus bas se débridant... Une nouvelle donne qui jette des milliers de personnes dans l’errance physique et intérieure. Tel William, militaire réchappé de l’enfer, qui, au terme d’une trajectoire erratique, rejoint une caravane d’Européens et décide de devenir le protecteur d’orphelins.

     Mais pourra-t-il seulement protéger ses propres enfants ? En particulier Elias, le cadet, différent des autres et écorché vif. Il y a encore ceux qui parviennent à perpétuer l’espoir, comme Emilio et Sandra qui fondent une famille et donnent la vie à Carlos. Mais en cette nouvelle ère où humanité est indissociable de démence, rien n’est jamais acquis définitivement, et la jeunesse de Carlos vole en éclats quand ses parents meurent dans de sanglantes conditions.

     À quelque temps de là, Nôkupo, qui vit dans un village protégé par la forêt, entame, sous la houlette de son grand-père, une long périple qui doit la conduire au-delà de ce qu’elle imaginait... Au fil d’une oeuvre puzzle, qui suit, à travers lieux et époques, les destinées de William et des siens, de Carlos l’enfant honni et de Nôkupo en route vers l’Europe, Julien Cadu tisse la légende de ceux que l’on appelle les Jurias et dont les origines sont à démêler dans les méandres de ce récit.

     Roman d’aventures qui ne cesse de se jouer de son lecteur, balançant entre foi en l’individu et terreur, ce premier tome haletant et addictif frappe par sa vision terriblement contrastée d’une humanité postapocalytptique scindée entre bonté et folie.