Elyia est un cybione, un CYBernetic BIOlogic clONE. Réactivée pour des interventions politico-policières quand toutes les autres solutions ont échoué, cette magnifique jeune femme est condamnée à mourir à l'issue de chaque enquête. Elle ne vit ainsi que par intermittence, éternellement jeune, éternellement seule, parfois privée d'une partie de ses souvenirs quand son corps précédent a été détruit trop tôt.
Tentée plus d'une fois de se rebeller contre cette existence absurde, elle remplit cependant toujours ses missions. Pourquoi ? Parce qu'au fond d'elle-même elle demeure profondément révoltée par l'injustice (sans doute à l'image de l'auteur) et qu'en fin de compte elle ne peut s'empêcher d'intervenir.
Dans ce premier volet de ses aventures, elle va mener – sur une planète où toutes les institutions sont privées, y compris police et justice – une sombre enquête, compliquée à souhait, avec son quota de rebondissements et de meurtres. L'intrigue, qu'il serait dommage de dévoiler, est crédible et astucieusement ficelée, ce qui donne un polar rapide et nerveux, non dénué d'humour.
En parallèle, Ayerdhal ajoute une histoire d'amour entre Elyia et Deen Chad, simple flic et surtout simple mortel. Amour évidemment condamné d'avance, mais dont la conclusion sera originale.
Nous sommes bien sûr loin des œuvres majeures de l'auteur, comme La bohême et l'ivraie, récemment réédité en un seul volume au Fleuve noir. Il s'agit ici d'un roman d'aventures policières sans prétention, mais qui se revendique tel tout en s'avérant très distrayant et particulièrement agréable à lire.