Née en 1949 dans l'Ohio, elle est passionnée de S-F et a commencé à écrire dès l'adolescence. Elle a obtenu quatre fois le prix Hugo du meilleur roman pour différents épisodes d'un même cycle — La saga Vorkosigan — , fait inégalé dans les annales de la S-F. Voici l'épisode qui relate la rencontre des futurs parents de Miles Vorkosigan.
Depuis sa cryo-réanimation, Miles Vorkosigan souffre de convulsions. Or, au cours de sa dernière mission, il a eu une crise et provoqué un grave accident. Il décide de falsifier son rapport et de passer sa responsabilité sous silence. Mais Simon Illyan, le chef de la SécImp, découvre la vérité et, la mort dans l'âme, le renvoie de l'armée. Exit l'amiral Naismith, Devenu simple civil, Miles sombre dans la dépression. Cependant, quand la biochip mémorielle d'Illyan se détraque et qu'il se met à confondre présent et passé, une seconde chance et offerte à Lord Vorkosigan : une enquête s'impose, et Miles est l'homme de la situation...
Les aventures de Miles ont leurs inconditionnels qui se précipitent avec gourmandise sur chaque nouvelle sortie. On peut s'en étonner lorsqu'on aborde pour la première fois l'un des romans du cycle de Barrayar, à la chronologie chaotique, car si l'on prend l'exemple de Memory, il faut reconnaître que l'histoire en est fort simple, sinon simpliste.
Une seule idée suffit en effet à l'ensemble du roman, et elle n'est pas particulièrement originale : la biochip mémorielle du patron a été sabotée !
Là où d'autres auraient écrit une gentille nouvelle, Lois McMaster Bujold n'hésite pas à tenir son lecteur sur plus de 500 pages... Et ça fonctionne !
Pourtant, les péripéties policières n'ont qu'un intérêt modeste... L'enquête suit son cours calmement, sans action haletante et sans rebondissement notable. Miles prend son temps, va déprimer un peu dans la campagne, traîne dans les salons et ne bouscule les choses qu'assez tardivement.
Alors, pourquoi ce succès ? Il est sans doute surtout lié à l'enrichissement progressif de l'univers de l'auteur. Comme dans un feuilleton, nous retrouvons des personnages pour ce qui n'est qu'une tranche de vie, mais que l'on peut replacer dans un cadre plus vaste, l'ensemble dessinant une fresque dont l'ampleur ne fait pas de doute. Nous sommes ici confrontés à une véritable saga, avec ses splendeurs et ses misères, et l'intérêt porte davantage sur le devenir des personnages que sur la trame.
On se prend ainsi à s'intéresser aux amours de Gregor, de Galeni ou de Lady Alys. Ce n'est guère ambitieux, et il est inutile de rechercher la "profonde réflexion sur la mémoire et la personnalité" promise par la quatrième de couverture, mais l'ensemble est sympathique et malicieux, particulièrement fluide et distrayant. Et finalement, on attend le prochain épisode...