Une poursuite effrénée s'engage dans la forêt de Sylvelande. Les mercenaires, menés par Ragh-Nar des Tempêtes, rattrapent Gùlan et le mènent à sa perte. Mais le nouveau-né qu'il protégeait a disparu dans l'ombre des arbres millénaires, laissant les meurtriers rageurs...
Ainsi commence l'aventure de Tùac, l'enfant abandonné. Elevé par les créatures de la forêt, le jeune orphelin fera ses premières armes dans un univers peuplé de druides, de mages et de fées.
Mais bientôt, rattrapé par son passé, il partira sur les routes afin de venger l'assassin de son père, jusqu'au jour où il croisera le chemin d'un mystérieux joueur de cornemuse...
Cédric d'O'Kerville, à vingt-quatre ans, est un passionné de chansons de geste médiévales et de culture celtique. Musicien accompli, et étudiant en histoire, il nous offre ici une épopée poignante.
Alliant ses connaissances des littératures celtiques et médiévales avec une lisibilité immédiate, Cédric d'O'Kerville crée un univers original où se mêlent lyrisme, passion musicale et comabts épiques. Joueur de cornemuse de surcroît, il fait tenir, dans son récit, une place importante à son instrument de prédilection.
Critiques
Si la fantasy prend souvent sa source dans les chansons de geste et les romans courtois du Moyen-Âge, elle s'enracine aussi profondément dans la mythologie, et en particulier dans les innombrables légendes celtiques. Menhirs auréolés d'une aura de mystères et possesseurs de secrets immémoriaux, arbres imprégnés de la sagesse du grand âge, fées splendides et inspiratrices du désir des poètes, autant d'éléments que ce roman mêle avec une jouissance évidente pour composer un monde onirique original, qui emprunte à l'Irlande, à la Bretagne et à l'Écosse la majorité de ses traits.
L'aventure quant à elle reprend systématiquement tous les poncifs du genre. Un héros poète et guerrier, qui triomphe de tous les combats tandis que ses soldats succombent à ses côtés, des poésies courtoises issues directement de la carte du tendre, une glorification de l'héroïsme viril et guerrier... bref, un récit épique, avec tout le caractère caricatural que cela peut parfois impliquer. Dans un univers aussi riche que celui de ce livre, on aurait pu attendre une intrigue plus subtile, moins simpliste, un méchant moins parodique, des femmes moins systématiquement perverses, stupides ou mortes d'amour pour le héros.
Ajoutons à cela que le style de Cédric d'O'Kerville, avec sa prolifération d'adjectifs et d'adverbes, ses points d'exclamation en rafales et sa tendance à parsemer d'onomatopées bien senties les récits de batailles et d'agonies, a parfois de quoi lasser. Les « Tou ! Tou ! Tooout ! » qui ponctuent par exemple les combats, les « Aaah... aah... » qui agrémentent les dernières paroles des mourants, sont parfois d'un ridicule achevé. Cédric d'O'Kerville se montre toutefois capable, par moment, d'un grand talent d'écrivain, qui permet de souhaiter que ses prochains romans aient compris l'intérêt de la sobriété. Un avis mitigé, donc, pour ce livre, qui combine la richesse de l'imagerie celtique et les clichés parfois pesants de l'héroïc fantasy.