A quinze ans, Simon est une star dans le domaine de la sculpture de rêves. Ses créations oniriques sont très recherchées par des clients avides de sensations nouvelles. Mais l'Institut — l'entreprise où il travaille et qui fait le commerce de ces rêves — est racheté par Biscia, un politicien et richissime homme d'affaires italien. Entre ses mains, l'induction onirique va se révéler une arme redoutable pour manipuler les esprits. Simon va-t-il se rendre compte du piège dans lequel il est tombé ? D'autant plus que les rêves peuvent tourner au cauchemar... et tuer.

     Simon, a quinze ans, et il vient d'un quartier difficile, où l'on n'a guère d'espoir d'un monde meilleur. Mais Simon a plus de chance que bien d'autres : il est sculpteur de rêves, et l'un des meilleurs dans sa partie. Grâce à son don, il a pu entrer à l'Institut où il se consacre à faire vivre à ses clients les songes les plus aventureux, dont il puise la trame dans ses souvenirs de vieux films en deux dimensions. Mais quand Brescia, riche homme d'affaires italien aux larges ambitions politiques, rachète l'Institut, les choses s'accélèrent. Simon va devoir partager ses rêves avec un nombre croissant de gens, et s'il rencontre l'amour, il se sent aussi tout près de perdre son âme...

     Tout au long de ce roman passionnant, Christian Léourier critique de façon percutante les médias abrutissants, véritable opium du peuple — télévision en tête — et notamment les émissions du « Star system » dont il dénonce les dangers de fascisme larvé — Silvio Berlusconi étant évidemment le modèle de Brescia. Mauvais rêve est un roman qui pousse à s'interroger sur le monde qui nous entoure, mais aussi sur nos propres compromissions et démissions devant le rouleau compresseur médiatique. C'est un livre qui fait mal, car on se rend très vite compte à quel point il est réel, un livre qui devrait marquer ses lecteurs.