Deux ISBN sont mentionnés : 2-251-77125-5 à l'intérieur, 2-251-77126-3 en 4ème de couverture.
Quatrième de couverture
Les 15 tranches de vie évoquées ici sont surtout des tranches de mort. On y croise des rebelles de tout poil : musiciens marginaux, virtuoses du skate, dockers en grève, tueurs à gages sentimentaux, un cadre supérieur devenu SDF, jusqu'à un biffin de retour d'Algérie qui n'apprécie pas d'être reçu en fanfare... Bref, tout un monde de petites gens souvent médiocres, parfois touchantes, décrit dans le style très moderne que seul peut se permettre un auteur capable d'une écriture très classique. On reparlera de Franck Michel.
1 - 1, 2, 3, 4, pages 9 à 21, nouvelle 2 - Le Skater d'argent, pages 23 à 30, nouvelle 3 - Le Biffin, pages 31 à 36, nouvelle 4 - Docks, pages 37 à 47, nouvelle 5 - Une question de principes, pages 49 à 60, nouvelle 6 - Flexibilité (de l'échine), pages 61 à 66, nouvelle 7 - Vacances au soleil, pages 67 à 69, nouvelle 8 - L'Ordre des choses, pages 71 à 79, nouvelle 9 - Un ch'ti "Bullitt", pages 81 à 90, nouvelle 10 - Fragments, pages 91 à 107, nouvelle 11 - Tu connais les Spitz ?, pages 109 à 115, nouvelle 12 - Femme fatale, pages 117 à 134, nouvelle 13 - Harry was a Hooli, pages 135 à 140, nouvelle 14 - Street gone, pages 141 à 143, nouvelle 15 - La Maison des hommes morts, pages 145 à 156, nouvelle 16 - Hélène OSWALD & Pierre Jean OSWALD, Le Journal du Cabinet Noir, pages 159 à 168, article
Critiques
Harry hurla de rage. Merde. Merde. Merde. Merde. Putain de merde. [...] Plus de bière.
Ce cri du hooligan en manque de bière résume singulièrement ce recueil coup-de-poing. On y sent la rage, la révolte, le drame sous-jacent, la violence pas toujours contenue, mais aussi l'ironie distante et le pessimisme de l'auteur... Il serait vain de chercher du fantastique dans ces 15 nouvelles. Ici tout est désespérement réaliste et cruel. Les gens sont médiocres, la société pourrie... et même les éléments sont en colère : L'air se tordait de douleur. Le soleil cognait à en déformer le paysage. Le sol de la garrigue en fulminait de rage. Mais cette rage n'est pas gratuite. Elle dénonce aussi. Chômage, racisme, violence, SDF... tous les fléaux de la société moderne sont ici au centre de ces nouvelles bouillonnantes. Dans Street gone, une nouvelle d'à peine plus de 2 pages, la simple vision d'une vieille clocharde déclenche une prise de conscience : Le gone poursuivit sa route, incapable de calmer la rage qui lui comprimait la poitrine et lui broyait la glotte. Il accéléra le pas, non pas pour laisser le vieux monde derrière lui, mais pour se colleter avec.... La rage, encore...
L'écriture est incisive, percutante, mais la vulgarité n'y est qu'un moyen de rendre palpable la vulgarité d'une époque. Franck Michel excelle à dépeindre à sa manière de multiples personnages, et chaque nouvelle explore des lieux et des thèmes différents avec la même aisance... seule la rage demeurant un fil conducteur... En bref, un étonnant recueil noir et désespéré, qui ne laisse pas indifférent et qui quelque part fait mal…