On connaît le cinéma qui nous vient d'Australie, Mad Max en tête. On connaît moins la littérature de ce continent : on peut s'en faire une toute petite idée en lisant La Ville en panne, œuvre d'une dame née en 1912, qui a fait là une œuvre pour la jeunesse, qui rappellera, dans ses prémices tout au moins, le Ravage de Barjavel. Une grève suscitée par des écologistes à la suite de la mise en service d'une centrale nucléaire, paralyse en très peu de temps une grande ville (probablement Sydney). La situation devient tellement catastrophique (plus d'électricité ni d'eau), que la majeure partie des habitants fuit vers la campagne, laissant la rue aux bandes de pillards et aux chiens. Un jeune garçon de 13 ans, et sa jeune sœur, se retrouvent seuls dans la ville en décomposition, leur père étant en voyage à l'étranger, leur mère dans le coma à l'hôpital, par suite d'un accident d'auto. Ils devront se débrouiller...
Un sujet qui pourrait naturellement être traité à la Mad Max, ou à la manière de certaines séries B italiennes. Mais rappelons-nous qu'il s'agit d'un livre pour jeunes de 12-14 ans, écrit par une vieille dame : les mésaventures subies par Nick et Belinda ne sont pas bien méchantes, et il n'y a pas de sang (en outre le happy end de rigueur vient clore l'ouvrage). Restent des notations amusantes, et une discrète moralité du genre « nos civilisations sont fragiles ». C'est peu pour un lecteur adulte, certes, mais pour la tranche d'âge visé, voilà un très bon petit ouvrage d'aventures, où l'identification recherchée doit fonctionner à plein.
Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/8/1985 dans Fiction 365
Mise en ligne le : 3/5/2005