Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
L'Ère des phalanstères

Gil BRALTARD


Illustration de Samuel RIVIÈRE

CÉLÉPHAÏS (Montpellier, France)
Dépôt légal : novembre 2011
Première édition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : 12 €
ISBN : 978-2-35477-025-9
Format : 14,0 x 19,9 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Gaïa, malgré notre bassesse et notre malfaisance, a eu pitié de nous. Des terres que nous avions rendues stériles, Elle a fait surgir de resplendissantes fleurs. Elle nous a envoyé ses messagers, les prophètes Ubik et Florem et leur armée de serviteurs qui nous ont aidés à construire les phalanstères, ces arches de paix et de liberté où nous sommes choyés comme des princes. Oui, en vérité je vous le dis, par saint Joseph-Proudhon, saint Charles-Fourier, saint James-Lovelock et tous les autres saints de la Floraison, il n'est pire pécheur que celui qui tourne le dos à notre Bonne Mère.
 
     Gaïa a instillé la Peur en nous pour qu'elle nous détourne de l'Extérieur. La Peur est un mal nécessaire. Elle nous rappelle à tout moment que la liberté physique est une illusion. Que représente en effet cette insignifiante liberté en comparaison de celle de projeter notre esprit où nous le désirons ?
 
     En pensées seulement tu voyageras. Le rêve rend libre, mes chers frères et sœurs, n'oubliez jamais cette sainte maxime, le rêve rend libre.
Critiques
     Le pseudonyme de l'auteur renvoie à une nouvelle humoristique de Jules Verne, dans laquelle un dément du nom de Gil Braltar rêve de reprendre aux anglais le rocher de Gibraltar. Dans L'Ere des Phalanstères, on est au milieu du XXIIe siècle. Du côté de Sumbawa, en Indonésie, Mikhail a la belle vie dans sa résidence, entouré de robots et d'IA. Son quotidien consiste à surfer, faire la fête et voir ses amis de par le monde. Jusqu'au jour où, découvrant une anomalie géographique dans le désert du Sahara, il décide d'en savoir plus. Ailleurs, dans le phalanstère Primevère7, la jeune Inako se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond. Comme tous les habitants du phalanstère, elle a Peur de l'extérieur — un dégoût viscéral des grands espaces, inculqué par une puce cérébrale. Peu à peu, Mikhail et Inako vont réaliser qu'on leur a caché la vérité, une vérité qu'ils vont s'efforcer de découvrir. Et c'est vraiment pas jojo. Imaginez : cent ans plus tôt, alors que l'état de la planète était de plus en plus catastrophique, une bande de trois cent soixante nantis (comme par hasard, les magnats de l'industrie et les élites gouvernantes) a décidé de faire table rase, avec une solution des plus radicales : enfermer les sept milliards de pauvres dans des phalanstères souterrains, et laisser une Terre en jachère aux deux milliards de riches. Comme par hasard, les prêtres qui dirigent les phalanstères sont également ceux qui président le monde libre. Naturellement, Mikhail et Inako vont participer, mais d'assez loin, à la mise à bas de cet ordre inique, aidés par un pingouin virtuel nommé Tox et un robot programmé pour parler en vers.

     Arrivé à ce stade, le lecteur est en droit de se sentir consterné. Heureusement, il n'a plus à souffrir longtemps, car le roman touche à sa fin. Dans L'Ere des Phalanstères, la satire est bien loin et on se situe davantage du côté de la charge grossière. Contre qui ? Le capitalisme, le libéralisme, tous ces individus foncièrement méchants à la tête des gouvernements ou des grosses entreprises qui complotent contre le reste de la pauvre population. Une charge dépourvue de subtilité, avec une histoire sans horizon d'attente et peuplée de personnages désincarnés. Toute ressemblance avec des individus réels... Si l'on a droit à Rahan et Alix en hôtes de réalités virtuelles, on dissimule le magnat de l'informatique sous le nom transparent de William Doors — ah, pardon, c'est son petit-fils. Ne manquerait plus que Steve Works... Dans le ridicule, mention spéciale à la mascotte de Linux, renommée ici Tox, et qui n'avait pas besoin de ça.

     Si le « Gil Braltar » de Jules Verne ne brille pas non plus par sa subtilité, au moins a-t-il le mérite de la brièveté et de l'humour. Ici, Gil Braltard nous a pondu un roman aussi moralisateur qu'ennuyeux, bourré de bonnes intentions et qui ne cesse d'enfoncer des portes ouvertes. A éviter.

Erwann PERCHOC
Première parution : 1/4/2012 dans Bifrost 66
Mise en ligne le : 4/6/2013

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87292 livres, 112207 photos de couvertures, 83728 quatrièmes.
10815 critiques, 47164 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD