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Course à la Maison Blanche

Charles Waldo, II BAILEY & Fletcher KNEBEL

Titre original : Convention, 1964
Première parution : États-Unis, New York : Harper & Row, 1964   ISFDB


FAYARD (Paris, France)
Dépôt légal : 1964
Première édition
Roman, 314 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Format : 13,0 x 21,0 cm
Genre : Hors Genre


Quatrième de couverture

U.S.A. 197… 30e convention du Parti républicain.
Les délégués de tous les États de l'Union sont réunis à Chicago. Ils ont quatre jours pour désigner leur candidat aux élections présidentielles.
C. B. Manchester, secrétaire d'État au Trésor est grand favori. Il a pour lui son ascendant, sa jeunesse, son intelligence, sa franchise. Plus roué, mais très populaire également, son seul concurrent sérieux est Bryan Roberts, gouverneur de la Californie.
Le jour où s'ouvre la convention, il ne paraît pas menaçant…
Les journalistes attendent Manchester pour une Conférence de presse de pure forme, mais voilà que, par l'effet d'une simple phrase prononcée dans un moment d'échauffement, le tonnerre éclate sur Chicago, roule d'une rive à l'autre du continent, réveille les passions et les haines. En quatre jours et quatre nuits, les jeux sont redistribués plus de dix fois. Les atouts changent de partenaires par l'effet de pressions, de complots, de ténébreuses intrigues et de marchandages louches qui se trament dans tous les bars et les hôtels.
Pour l'occasion, Mark Davidson le tout-puissant patron de l'industrie des missiles et Gus Maguire, le syndicaliste, son ennemi juré, vont faire alliance. L'argent entre en jeu avec son irrésistible pouvoir de séduction.
C'est une bataille sans merci où hommes et femmes de toutes origines se trouvent enrôlés par la force des choses, évoluant dans l'ambiance surexcitée et passablement infantile de la plus grande parade politique du monde, rendue familière par les journaux.
Quelle sera l'issue de ce combat douteux ? Jusqu'à la dernière ligne, le lecteur est tenu en haleine par le rare talent de Knebel et Bailey, journalistes célèbres aux États-Unis, auteurs du fameux best-seller « 7 jours en Mai ».
Ils apparaissent désormais comme les meilleurs représentants de la « politique-fiction »… si tant est qu'en ce domaine, on puisse encore concevoir des fictions plus surprenantes que la réalité.
- La machinerie inquiétante d'un grand parti américain.
- La fabuleuse puissance des lobbies aux États-Unis.
- Faut-il dépenser des milliards de dollars pour améliorer une arme de mort ?
- « En politique la probité fait plus de dégâts que la corruption. »

Critiques

    Lorsque John Steinbeck publia son Bref règne de Pépin IV, un élément caricatural de son livre échappa, partiellement au moins, au public américain : la charge faite par le romancier américain contre les mœurs politiques françaises fut acceptée comme portrait fidèle par beaucoup de ses compatriotes. En refermant cette Course à la Maison Blanche, il est difficile de ne pas évoquer Steinbeck sur ce point-là. 

    Pour le lecteur européen, la question reste posée : d'après les descriptions qui en parviennent jusqu'à ce côté de l'Atlantique, les Conventions des deux grands partis américains ressemblent à d'immenses spectacles, tenant du cirque, du music-hall, de la bourse et, occasionnellement, de la réunion électorale de province. Knebel et Bailey racontent une Convention et ses coulisses. Compte tenu de ce qu'il connaît du sujet par les journaux, l'Européen se dit que leur évocation est ressemblante. Mais le précédent de Steinbeck incite à une certaine méfiance sur ce point.

    La Convention racontée est celle du parti Républicain en 1972, à Chicago. Le parti Républicain semble avoir les sympathies des auteurs : en effet, leur personnage central, Charles Manchester, candidat à l'investiture, est républicain ; ils prédisent un Président républicain pour la période 1968-1972, et ils semblent professer, pour des raisons qui ne sont pas précisées, de l'admiration pour l'ex-Président Eisenhower.

    Donc, ce n'est pas une caricature absolue qui est faite en ces pages. Le témoignage n'en est que plus surprenant. Les marchandages, les colportages délibérés de fausses nouvelles, les compromis et les achats de votes font partie intégrante des manœuvres entourant cette convention. L'utilisation d'un calculateur électronique – c'est là, en plus de la date, que la science-fiction vient se loger – contribue à cette impression. Ce calculateur a en effet été programmé de manière à pouvoir fournir instantanément, sur chaque délégué à la Convention, des renseignements tels que situation financière, dettes, antécédents politiques douteux, participation à des affaires louches, etc., qui permettent le cas échéant de faire pression sur ceux qui hésitent avant leur vote.

    Cela dit, il y a tout de même quelques personnages honnêtes à cette Convention : Manchester est le premier d'entre eux, et ses proches collaborateurs paraissent posséder cette même qualité ; il y a aussi Grâce Orcott, déléguée du Texas, et un journaliste nommé Calvin Burroughs, qui est républicain et n'a « déserté son parti qu'en une occasion (pour Kennedy contre Nixon en 1960) » – au fait, cela semble indiquer qu'il a soutenu Goldwater contre Johnson en 1964, non ?

    Mais il y a aussi une superbe galerie de combinards – ceux qui préparent la campagne de Bryan Roberts, l'adversaire de Manchester, Mark Davidson – un potentat de l'industrie – Arthur Maguire – le président d'un grand syndicat ouvrier – et bien d'autres, qui sont choqués lorsque Manchester annonce son intention de contrôler sévèrement, s'il est élu, le budget des armements : dame, on tient à son porte-monnaie, qu'on soit industriel ou chef syndical. Il y a à ce propos un conciliabule entre Davidson et Maguire qui est une merveille d'ironie corrosive : tous unis contre celui qui parle de limiter nos bénéfices !

    En journalistes adroits, Knebel et Bailey – auteurs de 7 jours en mai – modifient l'angle de leur caméra, donnent de petites gifles plus ou moins affectueuses à gauche et à droite, et maintiennent une bonne tension, qui ne se relâche qu'à la fin de la dernière scène, celle du vote d'investiture comme il se doit. L'ensemble peut être pris comme une évocation des mœurs politiques américaines, ou comme un simple divertissement. Il permet en tout cas de passer quelques heures assez amusantes, exception faite de ces passages d'un sentimentalisme niais qui semblent être de rigueur dès que certains Américains veulent dépeindre leurs grands hommes dans l'intimité.

    Le titre anglais n'est indiqué nulle part dans ce volume, pas plus que le nom de son traducteur. Ce dernier paraît avoir fait un bon travail.

Demètre IOAKIMIDIS
Première parution : 1/6/1965 dans Fiction 139
Mise en ligne le : 11/7/2023

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