Deux heures plus tôt, entouré de la plus brillante société new-yorkaise, Gianni Garetsky, peintre célèbre d'origine italienne, fêtait la rétrospective de son oeuvre au Metropolitan Museum. Deux hommes, qui se disaient du FBI, avaient fait irruption dans la salle, et avec eux, tout un passé familial oublié depuis vingt ans. Quand Gianni avait-il vu son ami d'enfance Battaglia pour la dernière fois ? Où vivait-il maintenant ? Il fallait répondre ou mourir. Gianni choisit une troisième solution : abattre les tueurs et les enterrer dans un bois. Adieu succès et privilèges d'une vie d'artiste comblé. A lui les frissons glacés de l'animal traqué qu'il est devenu, et pour le perdre ou l'aider : une ravissante Asiatique à la sexualité volcanique, un ministre de la Justice ayant beaucoup à se faire pardonner et un oncle mafieux qui arbitre le carnage.
Si, gringo, si... Qué la Mafia elle est partout ! Même chez los editores ! Ouvrage trouble que cette part de mensonge que nous livre Michael Weaver. Justification de la violence ? Image rassurante de la Mafia ? Mais reprenons depuis le début. Tout commence à l'issue d'un vernissage des oeuvres de Gianni Garetsky. Ce dernier se fait agresser par deux agents du FBI. De là va débuter l'intrigue. Du coup, Garetsky, retrouvant ses reflexes d'ancien mafioso, va buter les deux agents. Dur, quand on est un artiste reconnu, de voir son statut remis en question à cause de son passé. Il va donc devoir exhumer ce passé, et ce en compagnie d'une nymphomane froide et calculatrice. Dans ce livre, tout le monde est pourri, sauf le tueur patenté de la Mafia et le héros du livre. Dur, dur... Même la justice craint un maximum. Donc, voilà notre Rambo sicilien qui va faire justice lui-même. Et vogue la galère. Le problème de Weaver n'est pas qu'il écrit mal, mais qu'il écrit trop bien et qu'on croit à son histoire, le temps de la lecture tout au moins. Parce qu'après, on a comme un goût amer dans la bouche. Et en cela, pour nous avoir retourné comme un gant (même si les ficelles utilisées sont grosses comme une bague de parrain), il a bien mérité de son oeuvre. Bien écrit, bien imprimé (avec une encre qui, pour une fois, ne tache presque pas les doigts), bien équilibré entre action et développements psychologiques (bon d'accord, la psychologie du mafioso moyen ne va pas très loin, pas plus que celle de l'homme politique américain ; mais tout de même, il arrive à nous y faire croire, ce diable d'écrivain), bref, un bon livre. Qu'il faut relire pour s'apercevoir de ce qu'il peut avoir de pernicieux dans son côté manipulation du lecteur. Donc un bon livre. Donc faut faire attention. Donc... (bon, j'arrête, vous avez compris).