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Le Fils de la nuit éternelle

John FARRIS

Titre original : Son of the Endless Night, 1985   ISFDB
Traduction de Cécile TREVIAN & Ives TREVIAN

POCKET (Paris, France), coll. Terreur précédent dans la collection n° 9005 suivant dans la collection
Dépôt légal : avril 1989
Roman, 460 pages, catégorie / prix : 4
ISBN : 2-266-02737-9
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     La défense avait décidé de plaider la possession diabolique. Elle ne se doutait pas combien elle était en dessous de la vérité...

     « Ils me font du mal, Rich ! »
     Richard Devon, jeune et brillant étudiant de Yale, ne se doute pas que l'énigmatique message laissé sur son répondeur téléphonique par Polly va faire chavirer sa vie dans un chaos effroyable, ni qu'en se précipitant avec Karyn, sa fiancée, au secours de la pâle adolescente pour laquelle il ressent une trouble attirance, il court en fait à un rendez-vous avec les puissances des Ténèbres.
     Mais tout d'abord qui est Polly ? Qu'est-elle devenue ? Qui sont ces « ils » qui lui font du mal ?

     Scénariste de Brian de Palma pour « Furie », auteur d'une dizaine de roman, John Farris est l'un des plus grands noms de la terreur.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition PRESSES DE LA CITÉ, Paniques (1987)

     Parce qu'il s'est pris d'intérêt, d'amitié et de compassion pour une petite fille, Poly, un jeune étudiant, Richard Devon, va peu à peu glisser vers l'enfer. Il est le jouet d'hallucinations, il est capté, captivé par une ténébreuse créature féminine qui semble être la porte-parole d'une secte satanique, jusqu'au moment où un démon prend possession de lui. Il ne sera plus alors qu'un être-double, et tue de manière atroce son amie, Karyn. Rich est arrêté, emprisonné, et c'est son frère, un lutteur professionnel, Conor, qui va prendre le relais du récit, en essayant d'abord de comprendre ce qui s'est passé, en se heurtant à son tour aux forces du mal, et en tentant de les combattre, d'abord seul, puis avec l'aide d'un exorciste officiel, un prêtre noir du nom de Merlo, ensuite d'une ex-avocate versée dans les sciences occultes, Edith Leighton.
     Ce roman, long (340 pages en caractères serrés !), dense, est mené, découpé comme un roman policier, dont il possède aussi certaines structures caractéristiques, ainsi la disparition criminelle des témoins du meurtre commis par Rich (deux jeunes filles sont carbonisées dans leur voiture, un policier, au cours d'une séquence hallucinante et d'un bel humour noir, est aspiré dans la cuvette d'un WC...) — à ceci près que ce ne sont pas des êtres de chair et de sang qui perpétuent les forfaits, mais la puissance du « fils de la nuit éternelle », Zarach', qui tente d'instaurer le règne des Ténèbres sur Terre.
     Naturellement, le déroulement de l'histoire, sa crédibilité, supposent que le lecteur accepte sans réticence son enrobage chrétien, avec la lutte archétypale du Bien et du Mal... Ceci posé, l'auteur emporte sans peine l'adhésion : ses personnages sont bien typés, vivants sans être manichéens, et leur appartenance à la classe moyenne permet une identification facile. Certaines scènes font froid dans le dos, particulièrement dans la première moitié du roman, quand le péril est plus diffus, et que l'emprise démoniaque ne se fait sentir que par des cauchemars, des fantasmes, des hallucinations, comme lorsque Karyn se voit brûler vive dans un rideau qui s'est enroulé autour d'elle, ou quand Hillary, la fille de Conor, subit dans sa chambre d'enfant les assauts de ses objets familiers...
     C'est, paradoxalement, vers la fin du roman, avec la matérialisation du Mal (tout particulièrement pendant le procès de Rich — un morceau de bravoure longtemps attendu, mais qui fait long feu), que l'auteur a le plus de mal à nous faire partager ses visions, même s'il sait conserver à sa prose des images fortes : « Des courtisanes fanées aux yeux inconsistants comme l'or, des dards de scorpions recourbés sur leurs épaules. D'énormes chats d'ébène en fureur, munis de paresseuses ailes de choucas. De vieux démons, tout de soie pourpre vêtus, dont les longs ongles cliquetaient comme des rapières ». (p. 327). John Farris, c'est indéniable, est plus à l'aise dans l'intimisme, ainsi qu'il l'avait déjà prouvé dans un des tout premiers titres de « Paniques », L'intrus, sans doute plus original dans son sujet, quoique moins abouti dans sa réalisation.
     Car Le fils de la nuit éternelle, bien que souffrant d'une certaine perte de matière et de manque de souffle dans son dernier tiers, est une variation vigoureuse sur le thème de la possession et de l'exorcisme, un des meilleurs titres de la collection qui l'abrite, et un livre d'horreur qui par comparaison rend pitoyable la majorité de ce qui est publié sous l'appellation, certifiée ou non, de Gore...

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/3/1987
dans Fiction 384
Mise en ligne le : 28/1/2003

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