La jeune femme se sentait encore effrayée par la menace du fer rouge à laquelle elle avait échappé en retrouvant sa conscience normale du réel... Elle regagna lentement le fauteuil qu'elle avait abandonné et reprit place devant le bureau où s'étalaient toujours les étranges tablettes d'argile.

     Sans le moindre effort, elle se mit à traduire les premiers idéogrammes...

     Réédition d'un Fleuve-Noir « Angoisse » de 1957, le trente-troisième, et le neuvième de ce prolifique auteur, qui a par la suite diminué la quantité au profit de la qualité en devenant Ruellan. Sans pouvoir être comparé à Tunnel, elle mérite tout de même d'être sauvée de l'oubli, cette histoire d'une jeune archéologue de Londres qui, traduisant des tablettes babyloniennes, s'identifie de plus en plus à celle qu'elles maudissent, esclave devenue prêtresse d'Ishtar (l'équivalent de Vénus), au point non seulement de vivre en Assyrie quand elle perd conscience de notre monde, mais d'introduire dans ce dernier ses malheurs et ses crimes. Prémonitions, réincarnation, influence maléfique ? Sous toutes ces explications proposées, l'auteur, médecin, inscrit en filigrane les vieux refoulements qui lient à l'amour la fatalité.