Manœuvrant sans tarder la tourelle du microscope, Maillet poussa le grossissement jusqu'à 2 500 fois et obtint alors une image bizarre. Son cœur fit un bond dans sa poitrine.
— Patron ! appela-t-il d'une voix étouffée. Il y a quelque chose.
— Quoi ? aboya Mac Allister, sortant d'une longue léthargie.
— Je ne sais si c'est une colonie de bactéries ou un seul organisme multicellulaire, mais ce n'est sûrement pas un rassemblement de corpuscules dû au hasard.
— Quelle forme ?
— A peu près circulaire...
— Microscope électronique ! beugla Mac Allister, cramponné à la tablette de son bureau.
Dans sa pêche aux anciens Fleuve Noir, la collection « Lendemains retrouvés » alterne avec une étonnante régularité le pire et le meilleur.
Que dire en effet, tout en restant poli, de J'écoute l'univers de Maurice Limât, mortelle histoire d'invasion de la Terre par ces salauds d'extraterrestres qui ne peuvent pas rester chez eux, non ? N'ayez crainte, « ils » — cette fois les Tétraèdres de la planète Mikaa — seront repoussés par les pouvoirs psychiques du petit Lio et par une force « plus formidable que tout... La Foi ! » Ainsi soit-il et sans rire.
Heureusement, Vandel relève le niveau de cette livraison de janvier de la collection « Lendemains retrouvés ». Ramenée des étoiles par une expédition scientifique, une forme élémentaire de vie extra-terrestre gravit en quelques années tous les barreaux de l'évolution et parvient à supplanter l'humanité. Le troisième bocal est pour Vandel l'occasion de développer le thème de la responsabilité scientifique tout en s'interrogeant avec pessimisme sur la venue de l'homosuperior.
Deux histoires d'invasion... le meilleur et le pire.
J'ai bien aimé « Le troisième bocal », de Jean-Gaston Vandel (Fleuve Noir), où nous assistons, après un intéressant voyage à travers l'espace, à une invasion de notre Terre par des microbes dotés d'un sens de l'évolution vraiment prodigieux. La conclusion n'est pas très gaie (pour nous, ou plus exactement pour nos descendants) mais, après tout, nous ne sommes pas au cinéma où le happy ending est de rigueur.
Igor B. MASLOWSKI Première parution : 1/11/1956 Fiction 36 Mise en ligne le : 2/7/2025