RIVAGES
(Paris, France), coll. Fantasy Dépôt légal : février 1999, Achevé d'imprimer : février 1999 Première édition Roman, 300 pages, catégorie / prix : 129 F ISBN : 2-7436-0457-3 Format : 15,5 x 23,6 cm✅ Genre : Fantasy
Banni de Havreville pour avoir volé sa propre tarte, Théophile Escargot se voit obligé de dire adieu à ce paisible village et à ses concitoyens bien ingrats, le tout dans des conditions quelque peu calamiteuses. Pour oublier ses ennuis, il se lance dans un périple vers la Balumnie, un pays mythique dont on parle dans les fables.
En cours de route, Théophile devra affronter le capitaine d'un vaisseau elfique et un nain voleur particulièrement retors. Il livrera bataille pour sauver Leta, une ravissante jeune fille possédée par une sorcière malfaisante. Ce sera pour lui l'occasion de découvrir des pouvoirs magiques qui pourraient révéler au monde ses qualités de héros et de percer les secrets du pays légendaire de Balumnie.
Lauréat du Prix Philip K. Dick et du World Fantasy Award, James P. Blaylock est un talent à part dans l'univers du fantastique américain. Sa caractéristique majeure : l'excentricité. Comme dans Le Vaisseau elfique et Le Nain qui disparaissait, dont ce roman n'est point la suite mais le « prequel » (les événements relatés ici se déroulent avant ceux des deux autres volumes), il entraîne son lecteur dans un univers merveilleux et burlesque.
« Un monde magique, créé par un magicien... Quand vous le connaîtrez, vous ne voudrez plus le quitter. Jamais vous ne l'oublierez. »
Philip K. Dick
Critiques
Chassé de chez lui et influencé par de mauvaises lectures (il lit, ô honte, de la fantasy !), Théophile Escargot va se lancer à la recherche d'un pays fabuleux et accessoirement de son sac de billes...
On l'aura compris, de nombreuses péripéties attendent notre amusant héros, et l'humour est omniprésent. Situé quelque part entre le Tolkien de Bilbo le hobbitt et le Pratchett du Disque-Monde (l'arrivée d'Escargot en Balumnie n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle d'un certain « touriste »), l'entreprise a tout pour plaire. La comparaison entre Pratchett et Blaylock n'est toutefois pas en faveur de ce dernier, qui reste un peu trop sage et ne va jamais tout-à-fait au bout des situations absurdes.
Si le roman apporte sa part d'aventures burlesques, de créatures merveilleuses, de monstres stupides ou de sorcellerie, il pâtit un peu de cette ambivalence : pas assez sérieux pour atteindre l'émotion d'une épopée, jamais aussi drôle que les ouvrages de Pratchett... L'ensemble demeure cependant sympathique et plaisant, particulièrement facile et agréable à lire.
Au total, voici un conte qui n'est pas inoubliable mais dont le côté frais et léger sera apprécié par les amateurs de fantasy souriante. Notons qu'il peut se lire de façon indépendante, mais qu'il est préférable d'aborder l'univers de Blaylock par Le vaisseau elfique.
Le Géant de pierre est le troisième volume des Contes de l'Oriel, série par laquelle James P. Blaylock débuta sa carrière avec Le Vaisseau elfique (1982) et Le Nain qui disparaissait (1983) — tous deux publiés en France par J'ai lu. En 1989, l'auteur décida d'écrire un nouveau roman dans la série, mais qui serait en fait le premier de la chronologie. On y fait donc la connaissance d'un nain qui... disparaît et d'un vaisseau... elfique. Ce volume peut se lire indépendamment des deux autres.
Si j'insiste sur le fait que cette série marque le début de la carrière de l'auteur, c'est surtout parce qu'il a fait bien mieux depuis. Ce roman se traîne interminablement le long de ses 318 pages et ne nous épargne aucun des poncifs de la fantasy (et il y en a). Si votreTRTEG -Taux de Résistance aux Trolls, Elfes et autres Gobelins — est faible, passez votre chemin : ils sont partout. Et ils sont gratinés : les gobelins sont des espèces de cinglés qui mettent le feu à leurs cheveux ( !), ont des dents pointues et les yeux qui roulent dans leurs orbites comme des billes de loto (autrement dit : impossible de discuter avec ces gars-là) et les trolls sont de gros abrutis ; il n'y a guère que les elfes pour relever le niveau (et encore...).
Vous me direz : ça n'est pas grave, il y a toujours l'intrigue, le héros et ses pérégrinations. Eh bien non, justement. Le « héros » s'appelle Théophile Escargot, et ça lui va comme un gant. Il est lent, pas très malin et tout ce qu'on retient de lui à la fin du roman, c'est son goût immodéré pour les tartes aux fruits, qui l'a mis — sans jeu de mots — dans le pétrin puisque c'est après avoir été surpris en flagrant délit de vol de tartes qu'il est mis à la porte par son épouse et se lance à la poursuite d'un nain qui lui a volé ses billes qui n'en sont pas vraiment (j'ai l'air d'inventer au fur et à mesure, mais je vous jure que tout est vrai)...
Allez, sans rancune, James, ce sera pour la prochaine fois.