Né en 1952 à Metz, Pierre Stolze a publié son premier roman en 1979 : Le serpent d'éternité (réédité chez Eons).

     De son métier de professeur de lettres classiques, il détient depuis 1944 un doctorat ès lettres (thèse soutenue : Rhétorique de la Science-Fiction).

     Lauréat du prix Rosny aîné en 1991 pour son roman Cent mille images, il écrit régulièrement depuis 1996 des critiques pour la revue Bifrost.

 

     Selon la légende, Joris-Karl Smith serait immortel, car on trouve sa trace en bien des époques de l'histoire : au Kamtchatka à la fin du dix-neuvième siècle ; à Londres des dizaines d'années plus tard ; sur la planète Gai...

     L'empereur Tegumal Premier, qui aimerait beaucoup régner pour les siècles des siècles, envoie donc le maréchal Li en quête de ce mythe, une quête qui le mènera jusque dans l'ancienne Terra. Mais ne devient pas immortel qui veut...

 

     Depuis des milliers d'années, l'humanité s'est dispersée entre les univers. La Terre n'a plus qu'un seul habitant : Joris-Karl Smith. Et voilà que trois réfugiés débarquent d'une autre dimension. Comment Joris-Karl Smith les mettra-t-il à l'abri de leurs poursuivants ?

 

     Sur Rhalinda, le peuple humanoïde des Ghuis vit un étrange phénomène une fois toutes les dix générations. Les Terriens, qui procèdent à des recherches archéologiques, ne voient là qu'un mythe.

     Dirigée par Daniel Walther, cette collection s'est ouverte aux auteurs français, du moins à un auteur : Pierre Stolze, dont Kamtchatka est le deuxième roman.

     L'histoire est celle, banale ( !), d'un homme immortel, que Daniel Walther compare dans sa préface au Baron fou Ungern von Sternberg qui hanta les plaines de Sibérie en moderne Attila. Par ce même personnage, on peut établir une corrélation entre Joris-Karl Smith, héros de Stolze, et Corto Maltese ¹, l'aventurier dessiné par Hugo Pratt, dont chaque errance est un morceau de quête. La comparaison avec Jerry Cornélius, personnage hautement improbable, tout comme Smith, est plus difficilement acceptable, car Stolze ne possède, à mon sens, pas assez d'humour.

     Ce n'est pas un hasard si j'ai cité Corto Maltese, Kamtchatka ressemblant fort à une BD, mais une bande au découpage incertain et qui hésiterait au moment de l'action et de la vie de ses héros.

     Kamtchatka laisse la désagréable impression d'un roman inachevé, privé d'une bonne moitié de sa longueur. Stolze n'avait-il plus rien à dire ? Je ne le crois pas.