Brian STABLEFORD Titre original : The Halcyon Drift, 1972 Première parution : DAW Books, collection DAW Collectors n° 32, novembre 1972ISFDB Cycle : Grainger des étoiles vol. 1
Existe aussi sous forme de livre électronique publié en juin 2004. Deux ISBN selon le format 2-7544-0037-0 pour Adobe Acrobat, 2-7544-0039-7 pour MobiPocket.
Né en 1948, Brian Stbleford écrit professionnellement depuis 1965. Il a à ce jour publié plus de cinquante romans et quelque deux cents nouvelles, sans compter plusieurs ouvrages de non-fiction, des milliers d'articles pour des revues et des ouvrages de référence. Il a également publié plusieurs anthologies et traduit plusieurs livres depuis le français.
Il est lecteur à temps partiel pour le Creative Writing du King Alfred's College de Winchester.
Il vit actuellement à Reading avec son épouse Jane, thérapeute holistique.
Pour lui tout s'était achevé — tout avait commencé — sur le monde sans nom où il s'était posé en catastrophe, et où son compagnon des longs voyages était mort.
Ensemble, ils avaient abordé les planètes de l'humanité, les autres aussi. Ensemble, ils avaient visité la Nouvelle-Alexandrie, la Nouvelle-Rome, Penaflor. Ensemble, ils avaient commercé avec les Lakschmis, vécu avec les Maglianas, séjourné sur Bira...
Il avait perdu son compagnon des longs voyages, mais sur ce globe anonyme, perdu en bordure du Courant d'Alcyon, il en avait trouvé un autre.
Invisible, omniprésent et bavard.
Caché dans son esprit.
Paul FRANCIS : L'Appel
A trente ans, il est seul au milieu des enfants et des adolescents. Tous ses amis ont disparu après avoir reçu l'Appel. Pourquoi est-il encore là ?
Jean-Pierre FONTANA : La caresse de l'aube
Une prairie migratrice, une rivière qui coule vers le haut... Sur quel monde les naufragés sont-ils tombés ?
1 - Paul FRANCIS, L'Appel, pages 219 à 228, nouvelle 2 - Jean-Pierre FONTANA, La Caresse de l'aube, pages 231 à 247, nouvelle
Critiques
Grainger est pilote de spationef. Un bon pilote. C'est même l'un des meilleurs si l'on en croit la rumeur. Pourtant cette histoire débute alors qu'il est perdu sur une planète isolée dans le courant d'Alcyon. Lapthorn, son coéquipier, est mort lors de l'atterrissage en catastrophe et Grainger est seul depuis deux ans lorsqu'il est découvert par un vaisseau de la Caradoc. Pourtant il ne repart pas sans bagage vers la civilisation : le vent l'accompagne et lui parle de l'intérieur.
Mais ses ennuis ne sont pas terminés avec son sauvetage, la Caradoc lui faisant un procès pour le préjudice financier subi pour le récupérer. Ruiné, Grainger se voit contraint d'accepter de piloter un nouveau type de spationef, fruit des sciences humaine et Khormone. Le voilà à nouveau parti pour le courant d'Alcyon à la recherche de l'Etoile Perdue, vaisseau mythique disparu quatre-vingts ans plus tôt.
C'est cette recherche que nous conte Brian Stableford dans ce premier épisode du cycle de Grainger réédité aux éditions Eons dans leur collection Eons futurs.
Nous nous retrouvons donc dans un Space Opera somme toute assez classique, si ce n'est par son dénouement qui est une heureuse surprise. Autre source d'étonnement : le vent est finalement très peu utilisé dans cette histoire, contrairement à ce que laissent entrevoir la 4ème de couverture et le début du roman. Mais il ne s'agit là que du premier tome d'un cycle qui en comprend six.
Dans ce volume les Editions Eons nous offrent en bonus non pas une, mais deux nouvelles :
L'appel de Paul Francis, une petite nouvelle à chute et La caresse de l'aube de Jean-Pierre Fontana, superbe texte en forme de journal.
Au final, même si nous ne sommes pas devant un livre d'exception, Le courant d'Alcyon se révèle une lecture agréable et le lecteur devrait aborder la suite avec plaisir. Quant à la nouvelle de Jean-Pierre Fontana, elle conclut cet ouvrage avec brio.
Après Dorsai (Dickson) et Dumarest (Tubb), voilà Grainger, troisième personnage dont les aventures à suivre vont faire les beaux jours de Galaxie-bis : pilote spatial plus ou moins en rupture de banc Grainger (qui est l'hôte d'un parasite extra-terrestre bienveillant qui peut en certains cas décupler ses facultés) évolue dans une galaxie humanisée où l'économique a le pas sur l'idéologique : pas de conquêtes stellaires ni de génocides, mais des conflits d'affaire, des problèmes écologiques, culturels ou politiques (dans le premier volume, la récupération du contenu d'une nef étrangère sur une planète-piège, dans le second une mini-révolution dans un monde de cavernes régi par un dogme religieux). Récits postheileiniens ou andersonièns, donc, mais néanmoins dans l'exacte continuité de ceux-ci (réalisme de détail, aisance dans le déroulement de l'histoire, solitude et amertume du héros). La « qualité américaine », sans bavure mais sans surprise.