Derrière le double alibi de la littérature enfantine et de la science-fiction, est-il légitime d'effectuer une lecture politique des Voyages extraordinaires ? Peut-on aller au-delà de la rassurante façade bourgeoise derrière laquelle Jules Verne aimait s'abriter ? Cultivait-il secrètement un moi non conformiste, sinon progressiste, comme certains l'ont pensé ?
« Un des meilleurs livres, sinon le meilleur, que nous ayons pu lire sur cet écrivain »
Le Monde, 1971
« L'enquête de M. Chesneaux est fort bien menée... Un excellent exercice pour l'esprit. »
Robert Kanters, Le Figaro, 1971
« Bien que sournoisement ''gommé'' par un tir de barrage regrettable, l'ouvrage de Jean Chesneaux dégage de grandes orientations politiques. Quarante-huitard, sensible aux mouvements populaires : indépendance grecque dans L'Archipel de feu ; nationalisme hongrois dans Mathias Sandorf ; mouvement canadien dans Famille sans nom ; lutte irlandaise dans Petit Bonhomme, Jules Verne sacrifiait aussi à un certain socialisme utopique : Les Voyages extraordinaires abondent en cités modèles et grands travaux. Enfin, un incontestable individualisme libertaire fit que Verne fut sans cesse hanté par le thème du hors-la-loi immortalisé par le capitaine Nemo, dans 20000 lieues sous les mers, Ayrton dans Les Enfants du capitaine Grant, ou Karraje, héros de Face au drapeau.
« Verne humaniste, oui, quand on se souvient que chez lui toutes ses fabuleuses machines finissent inexorablement par se briser alors que l'homme toujours demeure. Influencés par Poe, Hugo, ses merveilleux récits ont toujours un côté éveillé, politique, psychanalytique ainsi qu'initiatique qui en font un auteur inégalable. »
Jean-Pierre Fabre, La Dépêche du Midi, 1977
« Jean Chesneaux, dont le nom est familier à tous les spécialistes et à tous les amateurs de l'histoire de l'Extrême-Orient, s'affirme désormais en plus comme l'un des exégètes les plus passionnants de Jules Verne. Dans cette 'lecture politique' (ou 'historique'), Jean Chesneaux témoigne d'une connaissance approfondie d'une œuvre foisonnante qu'il semble fréquenter dès l'enfance. »
1 - Chronologie liminaire : distribution des luttes populaires et des crises politiques du XIXe siècle dans les Voyages extraordinaires, pages 7 à 10, notes 2 - La Façade bourgeoise et ses secrets, pages 11 à 22, article 3 - La Science et les machines, pages 23 à 40, article 4 - La Tradition quarante-huitarde, pages 41 à 60, article 5 - L'Écho du socialisme utopique, pages 61 à 76, article 6 - L'Individualisme libertaire, pages 77 à 99, article 7 - Les Peuples coloniaux : "bon sauvage" et "mauvais sauvage", pages 100 à 112, article 8 - Hasard et providence, pages 113 à 124, article 9 - Nationalisme et internationalisme, pages 125 à 135, article 10 - Mirage américain et péril américain, pages 136 à 149, article 11 - L'Or et l'argent, pages 150 à 164, article 12 - Progrès ou pessimisme : l'avenir de l'humanité, pages 165 à 177, article 13 - Une lecture politique de Jules Verne, pages 178 à 190, article 14 - Postface pour les années quatre-vingt : Jules Verne et la modernité, pages 191 à 197, postface 15 - Bibliographie, pages 199 à 201, bibliographie