Un météore s'abat dans la taïga sibérienne, près du village de Vitubsk. Aussitôt l'armée débarque, rase celui-ci et emprisonne ses habitants...
A Moscou, le journaliste français Marc Lucciani rencontre deux de ses collègues américains. Intrigués par l'importance de la radioactivité apparue lors de l'écrasement du météore, ils décident d'aller voir sur place...
Cette quête de « l'étoile mystérieuse » et de son métal aux propriétés inconnues n'est évidemment pas neuve, pas plus que la thématique du savant fou — prêt à sacrifier quelques centaines d'individus au nom de la science — sur laquelle elle débouche.
En effet, Le Météore de Sibérie est un roman d'aventures classique et sans prétention, qui pourrait facilement constituer un épisode de Bob Morane ou de X-Files. Il est donc parfaitement à sa place dans cette collection qui entend renouer avec l'esprit d'une littérature populaire telle que la proposait la défunte collection « Anticipation » du Fleuve Noir.
Cependant, la patte d'Andrevon lui permet d'insuffler à cette intrigue ordinaire un réel dynamisme, ainsi qu'une certaine crédibilité, entre autres grâce à une peinture de la Russie qui sonne juste. L'auteur en profite pour traiter une nouvelle fois deux de ses thèmes fétiches : le danger de la radioactivité — Tchernobyl n'est pas loin — et surtout le spectre omniprésent du nazisme : « Il allait dire que les nazis sont loin. Mais il sait bien que c'est faux. Les nazis, quels que soient leur nationalité, leur idéologie ou le nom qu'ils se donnent, font toujours partie du décor du monde, sa face sombre, sa sale gueule. » (p.66-67)
Bref, un roman bref et mineur mais fort sympathique, qui se lit avec plaisir grâce au talent de l'auteur.
Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 7/3/2005 nooSFere