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Succubus Blues

Richelle MEAD

Titre original : Succubus Blues, 2007   ISFDB
Cycle : Georgina Kincaid vol. 1 

Traduction de Benoît DOMIS
Illustration de Jean-Sébastien ROSSBACH

BRAGELONNE (Paris, France), coll. L'Ombre précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : février 2009
Première édition
Roman, 384 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 978-2-35294-267-2
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     Succube (n.m.) : Démon qui prend l'apparence d'une femme pour avoir des relations sexuelles avec un mortel.

     Georgina Kincaid est succube à Seattle. A priori un choix de carrière plutôt sympa : la jeunesse éternelle, l'apparence de son choix, une garde-robe top-niveau et des hommes prêts à tout pour un simple effleurement.
     Pourtant, sa vie n'est pas si glamour : pas moyen de décrocher un rancard potable sans mettre en péril l'âme de l'heureux élu. Heureusement, elle est libraire, et son travail la passionne ! Livres à l'oeil, moka blanc à volonté... et la possibilité d'approcher le beau Seth Mortensen, un écrivain irrésistible qu'elle rêve — mais s'interdit — de mettre dans son lit.
     Mais les fantasmes devront attendre. Quelqu'un s'est mis en tête de jouer les justiciers dans la communauté des anges et démons. Bien malgré elle, Georgina est propulsée au coeur de la tourmente. Et pour une fois, ses sortilèges sexy et sa langue bien pendue ne lui seront d'aucun secours.

     RICHELLE MEAD détient une maîtrise en religion comparée et se passionne pour tout ce qui est drôle et farfelu. Elle vit à Seattle avec son mari et quatre chats. La série qui s'ouvre avec ce volume s'est immédiatement placée parmi les favorites des amatrices de Laurell K. Hamilton, Stephenie Meyer, Kim Harrison, Buffy contre les vampires... et tous ceux qui aiment le sexe et les librairies !
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition MILADY, Bit-Lit (2011)

     Georgina Kincaid est un succube. Depuis un fort ancien contrat passé avec un représentant de l’Enfer, elle corrompt et vole l’énergie des hommes, réduisant ainsi leur espérance de vie. Elle y a gagné une jeunesse immortelle et même quelques petits tours de magie en prime. Mais, âgée de plusieurs centaines d’années, la « jeune » femme a fini par se lasser de sa nature, qui l’empêche de se lier durablement avec les mortels. Désormais, elle ne pratique plus que le minimum syndical pour Jérôme, l’archidémon qui contrôle une partie de l’État de Washington. Au vu de ses performances, elle ne sera plus jamais élue employée du mois ! Heureusement que son patron actuel la trouve amusante... Pas carriériste pour deux sous, notre succube mène ainsi une petite vie tranquille – pour ne pas dire « plan-plan » — entre son poste de cadre dans une librairie de Seattle, ses cours de danses et les sorties entre collègues, qu’ils travaillent pour l’Enfer ou le monde de l’édition.
     Mais son univers se trouve bouleversé lorsqu’une vague d’attaques touche les employés de Jérôme et que l’instigateur se prend de passion pour elle. De plus, tout se complique quand Georgina doit se charger de Seth Mortensen, célèbre écrivain de romans policiers, dont elle est une fan inconditionnelle. Le quotidien bien ordonné de notre succube commence à se détraquer !

     Dans cette série, Richelle Mead s’attaque à la grande question : sommes-nous par nature des êtres mauvais ou bien gardons-nous une part de responsabilité dans l’utilisation des cartes que le destin nous a distribuées ?
     Georgina appartient au cercle très fermé des employés de l’Enfer – au sens biblique du terme bien sûr. Elle se situe normalement du côté obscur. Plus l’âme de sa victime est pure, meilleure est l’énergie qui en découle, et la corruption n’en a que plus de saveur pour son employeur. Mais depuis plusieurs années, des scrupules la minent et son travail s’en trouve particulièrement compliqué. Eh oui ! Privée de par sa nature de la possibilité de connaître une relation amoureuse épanouie avec un homme bon et surtout d'avoir des enfants, Georgina a conscience que ce fantasme ne se réalisera pas mais elle ne peut s’empêcher d’entretenir ce rêve. Alors, elle assure un équilibre entre ses obligations et ses réticences en ne couchant qu’avec des mortels déjà corrompus qui lui apportent de l’énergie de piètre qualité et maintiennent ses batteries au plus bas.

     Le lecteur de bit-lit se trouve ici en terrain connu. En effet, ce n’est pas le premier personnage déchiré entre son mode de survie et ses aspirations en totale contradiction avec celui-ci. C’est même devenu assez commun dans ce type de roman où ce sont souvent des vampires qui tiennent ce rôle. Mais même si les héros modernes sont enclins à des conflits cornéliens, ils sont rarement sous l’autorité d’une entité maléfique qui les oblige, pour survivre, à prélever leur dû sur l’âme des mortels, compromettant ainsi leur aller simple pour le Paradis.
     Thématique première de l’histoire, on suit donc avec un intérêt certain les choix aventureux de Georgina, quand celle-ci cherche à assurer sa pitance et à éviter de se faire remarquer par sa hiérarchie tout en causant le minimum de dégâts autour d’elle. Avec la pratique, notre petite succube devient assez douée, tellement douée que le manque d'action se fait sentir...
     En effet, la principale qualité de Richelle Mead – le soin qu’elle apporte aux détails – constitue aussi l'un des principaux défauts de son écriture. Le style est agréable et teintée d’humour, l’héroïne a de l’épaisseur, le monde dans lequel elle évolue est plus complexe et moins manichéen qu’il n’y paraît, les personnages secondaires sont attachants, les rebondissements sont correctement placés, et il y a même une intrigue policière – légère tout de même – quand des créatures de l’Enfer et du Ciel sont attaquées et tuées par une entité que seuls les maîtres de hauts-rangs semblent connaître... En gros, une bonne technique mais il manque un petit quelque chose pour que la mayonnaise prenne dès le départ, et on s’ennuie dans les deux premiers tiers du roman...
     Les atermoiements de Georgina sont charmants mais l’histoire fait du surplace et on devine assez rapidement quel coupable met la pagaille dans les rangs des légions de l’Enfer. Heureusement les personnages secondaires sauvent l’ensemble et notre notion du bien et du mal se retrouve quelque peu remise en cause – avec une mention spéciale pour Carter, représentant angélique de Seattle et partenaire indissociable de Jérôme.

     Enfin, que voulez-vous, il faut bien quelques mètres d’écriture pour correctement placer les bases de la trame d’un cycle, surtout quand celui-ci doit nous ménager quelques surprises. Alors un conseil, ne vous laissez pas endormir par un début un peu longuet et prenez votre mal en patience. Tous les romans ne sont pas calqués sur des scénarios de films d’actions lessivant les héros dans des péripéties où la mort les frôle tous les dix pas. Il est bon aussi de varier les plaisirs et de se laisser prendre dans l’univers trompeusement banal de Georgina. Il existe des romans dont la seconde lecture nous fait découvrir une toile de fond bien plus complexe que dans notre souvenir et Succubus Blues est assurément un de ceux-ci. La suite vaut largement un peu de lecture en mode « flânerie ».

Nathalie TELL
Première parution : 9/10/2011
nooSFere

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