Khimaira a changé de formule. Plus gros, plus de littérature (youpi), moins de musique (youpi ?), une seule nouvelle et toujours des jeux vidéos et de la BD. Cette nouvelle formule s'accompagne de choix surprenants à défaut d'être toujours judicieux. Ce numéro 9 est agencé autour d'un dossier Fées (pas très convaincant d'ailleurs, puisque le dossier en question se résume à une somme de petits articles qui ne font qu'effleurer le sujet plutôt que de l'éclairer ou d'en explorer les coins les plus méconnus). L'auteur féerique choisi n'est autre que Léa Silhol. Comme je le soupçonnais avant même de lire une ligne de son interview, ce n'est pas la modestie qui l'étouffe, et c'est assez surprenant d'affronter les certitudes de bronze d'une autrice relativement novice qui n'a publié que deux recueils de nouvelles et deux romans (corpus restreint dont une bonne partie est loin d'être aboutie). Quant à la nouvelle, oui bon, impossible de la comprendre si on a pas lu, fini et apprécié le (mauvais, qui a dit
très ?) premier roman de Silhol,
La Sève et le givre. Au sommaire du numéro, on notera aussi une intéressante interview de
Charles Stross, une interview de
Sire Cédric (espérons que son bouquin
Angemort est moins neuneu que ses réponses), une interview de
Fabrice Colin soulignée par la phrase suivante
« L'abus d'ego est dangereux pour la santé », comme quoi l'homme sage connaît ses limites... etc.
En fin de compte ce n'est pas si mal pour 6 euros, d'autant plus que ça parle
vraiment de livres, de BD et compagnie, avec enthousiasme (un peu trop parfois ; on aimerait les pages de critique de livres plus contrastées). Du progrès, en somme.