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Le Shôgun de l'Ombre

Jérôme NOIREZ

Première parution : Nantes, France : Gulfstream, septembre 2009
Cycle : Ryôsaku  vol. 2


Illustration de Aurélien POLICE

GULF STREAM (Nantes, France), coll. Courants noirs précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : septembre 2009, Achevé d'imprimer : août 2009
Première édition
Roman, 280 pages, catégorie / prix : 13,50 €
ISBN : 978-2-35488-048-4
Format : 14,2 x 21,9 cm
Genre : Fantasy


Quatrième de couverture
KYÔTO, 1490. Dans une cité impériale qui n’en finit plus de panser les plaies des guerres qui l’ont dévastée quinze ans auparavant, l’enquêteur Ryôsaku se lance aux trousses du plus terrifiant et mystérieux des criminels : le Shôgun de l’Ombre.
Kaoru, Keiji et Sozô, les trois adolescents qui lui ont été imposés comme assistants, ne sont plus des débutants. Après une première enquête qui les a menés aux confins du Japon, les voici confrontés aux mystères de Kyôto. En pleine reconstruction, la capitale impériale va leur réserver de terribles épreuves. Dans l’atmosphère humide et moite de l’été, entre temples bouddhistes, sanctuaires shintô et théâtre nô, Ryôsaku et ses trois jeunes assistants vont devoir unir leurs forces pour vaincre ce Shôgun de l’Ombre qui semble, lui, disposer de l'aide des esprits...
Après Fleurs de dragon, une nouvelle enquête de Ryôsaku.
 
Musicien et écrivain, Jérôme Noirez a publié quatre romans pour les adultes. Sa trilogie de fantasy Féérie pour les ténèbres a été nominée au Grand Prix de l’imaginaire, au prix Imaginales et au prix Merlin. Leçons du monde fluctuant, son dernier roman, a été remarqué dès sa sortie comme une œuvre aussi « étrange que jubilatoire ». Écrivain inclassable à l’imaginaire foisonnant, il impose désormais son ton unique à la littérature de jeunesse. Après L'Empire invisible et Fleurs de dragon, il signe ici son troisième roman pour « Courants noirs ».
Critiques
     Un an et demi après Fleurs de Dragon, et au moment où celui-ci reparait chez J'ai Lu, Jérôme Noirez conclut l'histoire de Ryôsaku et de ses trois assistants, Kaoru, Keiji et Sozô, chargés de faire respecter la loi dans le Kyoto de la fin du XVe siècle, toujours pas remis des guerres de succession qui l'ont mis à feu et à sang vingt ans plus tôt. Sans surprise, on y retrouve les mêmes qualités que dans le précédent volume, à commencer par cette incroyable capacité qu'a l'auteur à nous plonger dans le Japon de cette époque, sans jamais alourdir sa narration de longs apartés explicatifs. Les détails de la vie quotidienne s'inscrivent naturellement dans les descriptions ou les dialogues, et l'immersion dans cet univers est permanente et particulièrement réussie.

     La tonalité générale du Shôgun de l'ombre est sensiblement plus sombre que celle de Fleurs de Dragon. On ne retrouve pas cette fois de personnages hauts en couleurs et joyeusement foutraques comme les trois sœurs ninja du précédent opus. Seul le personnage de Kaoru parvient de temps à autre à détendre l'atmosphère, en particulier à travers l'étude approfondie des bienfaits du saké dans laquelle il s'est lancé. Mais le propos est le plus souvent grave, le chaos dans lequel s'enfonce le Japon de plus en plus palpable. De cette ambiance délétère, Jérôme Noirez tire son intrigue et met en scène la révolte des populations les plus déshéritées de l'archipel, que le désespoir pousse à des actions extrêmes. Dans ce contexte, le Shôgun de l'ombre, personnage énigmatique évoqué à la fin de Fleur de Dragon, se pose en tant qu'incarnation de cette colère populaire.

     Sans manichéisme dans sa description de cette lutte des classes, Jérôme Noirez parvient à saisir la situation dans toute sa complexité. De manière plus intéressante encore, la révolte qu'il illustre s'appuie non seulement sur la situation sociale de l'époque, mais également sur son héritage culturel, qui revêt ici une importance tout aussi grande et lui permet en outre de décrire une esthétique de la révolte tout à fait frappante, qu'il s'agisse de l'écriture idéographique japonaise ou du théâtre nô.

     La colère est omniprésente dans Le Shôgun de l'ombre, qu'elle soit collective ou individuelle. Ryôsaku est un personnage foncièrement contestataire, témoin de la déchéance de son pays et refusant que les valeurs auxquelles il croit soient bradées. A cela s'ajoute celle provoquée par le meurtre de sa sœur, dont le fantôme ne le quitte jamais. A ses côtés, Keiji et Sozô ont eux aussi des comptes à régler avec leur passé, et plus particulièrement leur père, qu'il s'agisse de la volonté de venger son meurtre pour l'un ou de parvenir enfin à lui tenir tête pour l'autre. Dans les deux cas, leur destinée semble écrite d'avance, à moins qu'à coups de marteaux sur le crâne Ryôsaku ne parvienne enfin à leur inculquer quelques-uns de ses enseignements. Jérôme Noirez clôt de fort belle manière leur histoire, et c'est donc à regret que l'on quitte ces personnages devenus particulièrement attachants au terme de ce second volume.

     Ne prêtez donc pas attention au fait que ce roman soit publiée dans une collection pour la jeunesse : Le Shôgun de l'ombre se lit (et s'apprécie) à tout âge.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/1/2010 dans Bifrost 57
Mise en ligne le : 7/7/2011

Critiques des autres éditions ou de la série
Critique de la série par Laurent LELEU
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