Un mystérieux aérolithe tombe dans un coin de Sologne.
En son sein, un message en provenance d'une planète qui, après avoir connu un stade extraordinairement avancé de civilisation scientifique, a disparu.
Un message inouï, fabuleux.
Un message du passé qui déjà révèle l'éternel combat de l'esprit et de la matière et qui montre que le libre arbitre de l'homme, depuis l'origine du monde, est aisément manipulable.
Et si ce passé n'était que la préfiguration de l'avenir ?
1 - Gérard KLEIN, Préface, pages 5 à 9, préface 2 - (non mentionné), Bibliographie de B.R.Bruss, pages 221 à 223, bibliographie
Critiques
FEU D'ARTIFICE EN POCHE (I)
Texte de 1946, révisé en 1971 pour sa parution en A et D classiques.
Il paraît avec l'éclairante préface de G. Klein, et la bibliographie de Versins. Ouvrage en deux parties : dans la première, une sorte d'aérolithe mystérieux tombe à proximité d'un savant curieux, qui finira par forcer l'objet céleste à livrer son secret — à savoir un texte — qu'il traduira, et qui composera la 2« partie.
On reconnaît là un schéma dont les variations ont donné La Sphère d'Ord'E. Cox (10/18) et, plus tard La Nuit des tempsde Barjavel (entre autres). Il s'agit de l'aggiornamento du procédé connu dans les romans historiques (j'ai trouvé les mémoires de...). Cette partie est cependant plus développée qu'ailleurs : elle permet de camper la figure, de situer la place du « savant » dans l'imagerie et la culture des années 40/50 ; avant le développement social dû à la science et à son industrialisation. Une sorte d'idyllisme scientifique, proche encore de celui de M. Renard, de Spitz, et qui est charmant.
Le manuscrit trouvé dans un aérolithe livre son secret, qui se trouve avoir une valeur d'avertissement, quelque temps après (ou pendant ?) Hiroshima. Il reste cependant proche de la tradition française de SF : il s'agit d'une variation neuve sur le thème déjà développé par Moselli dans La fin d'Illa(Marabout). S'il est nécessaire, pour apprécier cet ouvrage, de savoir dans quelle tradition il s'insère — à l'écart du flot qui allait déferler de la SF américaine — cela ne signifie en rien que le livre ne soit original. Car il l'est, et pas uniquement à cause de son prophétisme : tout ce que Bruss exploitera par la suite dans ses multiples romans du Fleuve Noir y est contenu en germe — et en mieux écrit. A lire, ou à relire.
Publié en 1946, Et la planète sauta est le premier roman important de la science-fiction française d'après-guerre. Au lendemain d'Hiroshima, Bruss s'inquiète du rôle d'apprenti-sorcier qu'a endossé l'homme : « Nous sommes entrés dans l'ère des hautes fantasmagories. Nous sommes semblables à l'enfant Cralsk qui joue avec la boule de feu nisnoss ». Le message de Morar le Rhaméen sera-t-il entendu par les Terriens du XXe siècle ? Ou bien, tournant le dos aux délices poétiques de la porte alkurkine allons-nous nous diriger vers le grand kermelnec ?
Réédition de celle parue chez Ailleurs et Demain en 1971, le présent volume du Livre de Poche s'ouvre sur l'intéressante préface de Gérard Klein et se clôt sur une bibliographie de l'auteur... arrêtée en 1971. Pourquoi ne pas l'avoir complétée ?